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Sophie, militaire violée : "Je ne vais pas abandonner le métier que j'aime"
DOCUMENT RTL - La jeune femme se bat pour faire condamner l'homme qu'elle accuse, un ancien collègue d'unité.
Des militaires français (photo d'illustration)
Crédit : PASCAL GUYOT / AFP
Sophie* est une jeune militaire. Violée par un membre de son unité, elle se bat désormais pour le faire condamner et s'insurge contre la gestion du problème par sa hiérarchie. "Je suis sortie un soir avec des amis pour faire la fête. L'un d'eux m'a raccompagnée et a profité de mon état alcoolisé pour abuser de moi", raconte-t-elle.
Un manque de réaction de la part de la hiérarchie
Elle ajoute : "Malgré mon manque de réaction face à ses gestes, je savais de A à Z ce qu'il me faisait". Alors qu'elle porte plainte au bout de trois jours, Sophie aura la désagréable surprise de rencontrer une direction peu encline à se ranger de son côté.
Ma direction n'en avait rien à foutre
Sophie, militaire
"On m'a changée d'unité, ce que j'ai mal pris, se rappelle-t-elle. Je pense qu'ils n'en avaient rien à foutre. Un, surtout. L'autre était de mon côté mais il fallait que je parte pour qu'on arrête de parler et que l'unité garde une bonne image".
Des relations dégradées avec ses collègues
Sophie déplore également que l'homme qu'elle accuse n'ait pas été contraint de changer d'unité. "J'ai compris que c'était pour mon bien mais qu'on le fasse pour les autres et pas pour la victime, plaide-t-elle. Je l'ai interprété comme une punition".
Des gens ne me parlaient plus, m'ont insultée, m'ont jugée
Sophie, militaire
Pis, Sophie se retrouve obligée de croiser "de temps en temps" l'homme qu'elle met en cause. Ses relations avec certains de ses collègues se sont également dégradées. "Des gens ne me parlaient plus, m'ont insultée, m'ont jugée, raconte-t-elle. C'est de pire en pire".
Ne pas abandonner l'armée
La jeune femme espère désormais voir la justice faire son travail. D'autres cas de viols ont récemment été révélés au grand jour, notamment par le biais de la publication du livre La guerre invisible. "J'étais surprise qu'il y en ait beaucoup plus que ce que je pensais", avoue Sophie.
Je ne vais pas abandonner le métier que j'aime pour une personne qui a pourri une partie de ma vie
Sophie, militaire
Si elle considère que la cellule d'écoute que veut mettre en place Jean-Yves Le Drian est "une bonne chose", la militaire aurait aimé que le ministre de la Défense se déplace pour voir les victimes. Malgré tout, Sophie évoque sa "fierté" de faire partie de l'armée française et refuse de la quitter : "Je ne vais pas abandonner le métier que j'aime pour une personne qui a pourri une partie de ma vie".
*Le prénom a été modifié
