300 millions d'euros. C'est le coût que représente chaque année la fraude pour la SNCF. Pour lutter contre cela, la société a expérimenté, depuis 2016, l'installation de portillons d'accès aux quais, à la manière de ceux que les usagers doivent franchir dans le métro. Cette nouvelle arme anti-fraude est mise en service dès ce mardi 4 avril à la Gare Montparnasse à Paris et doit s'étendre prochainement aux 13 principales gares de France.
Que les usagers se rassurent, il ne sera pas nécessaire d'arriver plus tôt que d'habitude. Les tests ont montré qu'avec 8 files, l'embarquement pouvait se faire sans contrainte, pour tous les usagers, en une vingtaine de minutes. Toutefois gare aux retardataires : deux minutes avant le départ du TGV, les portillons seront fermés et l'accès au train sera impossible. D'autre part, en cas de problème, si par exemple le billet ne passe pas, des agents seront à disposition près des portillons.
Si la gare de Montparnasse à Paris est la première concernées, 12 autres villes vont voir le quai changer dans les prochains mois. Si le calendrier est respecté, la gare de Marseille Saint-Charles sera équipée en mai, puis Rennes, Nantes et le Hall 2 de la gare de Lyon à Paris en juin avant la gare du Nord en juillet. Enfin la gare TGV d'Aix-en-Provence, de Lyon Perrache ou encore la Gare de l'Est devrait connaître pareille mise à jour avant le début de l'année 2018.
Dans la foulée, les gares de Bordeaux, Le Mans, Tours et Saint-Pierre-des-Corps devraient aussi voir les portillons arrivés. Seule la gare de Lyon Part-Dieu n'est pas actuellement concernée où il faudra attendre 2022.
Ce dispositif marque la fin des adieux sur le quais : les accompagnants ne seront pas autorisés à franchir les portillons. Toutefois, une certaine souplesse sera observée par les agents situés à proximités des portillons, si le voyageur est en présence d'enfants en bas âge, d'une poussette ou de bagages encombrants. "Avec les valises, c'était quand même compliqué", soulignait il y a quelques mois un usager du TGV qui expérimentait pour la première fois les portillons.
La Fédération nationale d'associations d'usagers des transports (FNAUT) se dit elle aussi réservée. "Le train est de plus en plus en compétition avec l'avion et la voiture et l'on veut que les gens prennent de plus en plus le train, et l'on met des barrières d'accessibilité aux trains", s'agace Bruno Gazeau, président de la FNAUT, ce 3 avril au micro de RTL.
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