On connaissait les déserts médicaux, les zones blanches, ces endroits privés d'accès à Internet, mais il existe aussi les zones blanches de transports en commun, là où les habitants ne peuvent compter sur aucun train ou bus pour se déplacer. Un Français sur cinq n'aurait notamment pas d'autre choix que de prendre sa voiture aujourd'hui.
Ce problème touche particulièrement les départements ruraux tels que l'Orne en Normandie. RTL s'est justement rendu dans un de ses petits villages où aucun transport ne passe depuis des décennies : Fontaine-les-Bassets C'est à la mairie du village que le maire Patrice Verrier accueille nos micros. Il décrit Fontaine-les-Bassets comme "une petite commune rurale avec 120 habitants, majoritairement de personnes âgées. Le dernier commerce a fermé dans les années 1990, c'était un bar tabac. On est à 2 km de Trun où il y a tous les commerces".
De mémoire d'habitants, le dernier transport en commun passant par Fontaine-les-Bassets était un bus il y a plus de 60 ans. Ce système, peu rentable, a depuis laissé place à la voiture individuelle, seul moyen d'avoir accès au moindre commerce ou service. L'usage de la voiture individuelle peut s'avérer pourtant très compliqué pour d'autres catégories d'habitants comme les personnes âgées en première ligne. C'est notamment le cas de Marie-Ange Blairevac. À 90 ans, la retraitée est isolée. Elle conduit encore, parfois, mais de moins en moins, et dépend donc d'une association pour se déplacer.
"Si j'ai besoin de sortir, comme aujourd'hui, on vient me chercher, je vais chez le dentiste, il m'attend, après, il me ramène. Mais c'est cher, 85 euros, ça dépend. On fait comme on peut" explique la vieille dame. Mais pour les autres personnes âgées, le meilleur moyen de transport reste la solidarité familiale. C'est ce que nous apprend une autre habitante du village
Renée, 86 ans, témoigne de sa situation, "ma santé n'est pas en forme. Donc, je ne prends pas la voiture si je ne me sens pas bien. Je suis gâtée parce que j'ai 5 enfants, 12 petits-enfants". "Je trouve que c'est bien parce que ce sont eux qui s'offrent. C'est la règle, les enfants conduisent les aînés quand il le faut."
Pourtant, de plus en plus de jeunes et d'actifs quittent les environs pour les grandes villes de la région. Les enfants ou adolescents, souffrent aussi de cette absence de transports causant un frein à leurs activités. Ils sont plusieurs, par exemple, à jouer au foot à Argentan, à 15 minutes de route. Alors, pour les ramener, les parents se relaient chaque semaine. Et aujourd'hui, c'est au tour du maire d'aller chercher son fils et un ami au stade.
Thomas, 16 ans, rentre dans le vif du sujet, "Se déplacer, c'est assez difficile. Déjà, on sollicite beaucoup les parents pour nous emmener dans des villes, pour sortir par exemple, avec les copains. C'est juste que des fois, les parents ne sont pas là, donc on ne peut pas sortir. Je reste à la maison, je joue du coup, aux jeux vidéo". Il confirme attendre avec impatience son permis de conduire pour enfin "pouvoir bouger librement sans l'accord de mes parents".
À cette situation, la communauté de communes propose depuis peu un service de transport à la demande. Or, il ne fonctionne que le jeudi, aucun intérêt pour les jeunes qui sont en cours. Les seniors, eux, le boudent encore, car la marche jusqu'au point de rendez-vous est parfois difficile. Le maire aimerait donc déployer ce service à domicile, mais il se heurte, pour l'instant, à un budget trop serré.
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