La veille hivernale pour les sans-abri est entrée en vigueur depuis le 1er novembre. Des places d'urgences supplémentaires sont déjà ouvertes, 15.000 d'ici fin décembre, et des places supplémentaires en cas de grand froid.
Mais tous les 115 sont déjà saturés, et la promesse du gouvernement en 2012 d'en finir avec la "gestion au thermomètre" avec la sempiternelle ouverture de places l'hiver n'a toujours pas été remplie.
"Peu ou prou, on a en moyenne un appel sur deux au 115 qui n'obtient aucune solution d'hébergement", déplore Florent Gueguen, président de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars). "L''Insee a indiqué qu'il y avait une progression de près de 50% du nombre de sans-abri sur les dix dernières années", ajoute-t-il.
"On a donc une situation catastrophique, avec plusieurs centaines de personnes à la rue, dans des grandes villes ou moyennes villes, et très clairement une réponse politique du gouvernement qui ne vient pas. Le sujet n'est pas nouveau", regrette-t-il.
"Chaque année, les associations sont obligées de tirer l'alarme par rapport à une situation d'augmentation de la pauvreté, une situation de mal-logement qui n'évolue pas, et qui s'aggrave même".
L'État considère, à tort, que la situation des sans-abri est meilleure l'été que l'hiver
Florent Gueguen, président de la Fnars
Florent Gueguen évoque un "état d'urgence". Il fait état de "territoires au bord de la crise humanitaire, avec des campements familiaux, des personnes qui cherchent un hébergement et qui ne trouvent pas". Pour lui, il faut un accès à des centres pérennes ou un accès à du logement pérenne.
Il indique que le parc d'hébergement structurel (celui qui est ouvert toute l'année) est d'environ 100.000 places. Mais cette année, aucun engagement chiffré n'est disponible. "Cette année, nous ne savons pas encore combien de places nous allons avoir par l'Etat, alors même que nous sommes déjà au mois de décembre", précise-t-il.
Le président de la Fnars explique avoir demandé au gouvernement de s'engager sur le fait que quand les personnes sont mises à l'abri, quand elles sont accompagnées l'hiver, elles ne soient pas remises à la rue le matin. "Au printemps, l'État considère à tort que la situation des sans-abri est meilleure l'été que l'hiver. Or on sait que la mortalité des SDF est la même toute l'année", explique Florent Gueguen.
"Bien sûr qu'il faut protéger les gens du froid et des intempéries. Mais il faut surtout les accompagner vers le logement et vers l'insertion de manière continue", insiste-t-il.
"La prise en charge quelques semaines ou quelques mois, pour ensuite abandonner les gens et les remettre à la rue, ne sert à rien. Elle produit d'ailleurs une augmentation de l'exclusion qui est visible dans nos rues", conclut-il.