Salah Abdeslam repéré grâce à des pizzas
REPLAY - C'est une commande de pizza un peu trop importante qui a mis les policiers sur la trace du suspect.

Des pizzas, avec ou sans
anchois, avec ou sans porc, l'histoire ne le dit pas. Mais cinq pizzas à livrer
ça faisaient beaucoup pour un seul appartement. Le site Politico raconte ce lundi 21 mars comment une
commande de pizzas a mis la piste des policiers sur la trace de Salah Abdeslam.
Depuis mardi dernier, ils surveillaient le fameux appartement de Molenbeek, rue
des Quatre vents et ils ont fini par être convaincus "qu’un grand groupe de
personnes était là. Pourquoi ? Parce qu'une
femme qui vivait dans ce logement a passé une commande de pizzas beaucoup trop
importante pour le nombre de personnes qui étaient censées y
vivre.
Il y a ce détail de la
pizza, il y a aussi un autre détail. Au moment de son arrestation, Salah
Abdeslam fait tomber un bout de papier blanc sur le trottoir. Une feuille
blanche. Daphné Burki s'en amuse dans le journal les Échos ce matin. Tombant de ce
jogging, on aurait pu imaginer des munitions ou un couteau, mais non. C'est un
terroriste, sans âme, sans cœur avec un papier et un stylo.
Qu'y a-t-il sur cette feuille blanche ? On peut tout imaginer. Cette feuille, cette
angoisse de la feuille blanche nous fait surtout penser aux victimes, aux
familles. On repart de zéro. Peut-être un début de réponse.
La cavale à la une
Questions sur une cavale titre ce matin en une du Figaro, le temps des réponses en une de Libération qui note que le coup de chance de son arrestation vendredi 18 mars est aussi le problème. Salah Abdeslam se terrait sous nos yeux, il a été arrêté la revuepresque par hasard ce qui témoigne de failles énormes dans le dispositif de surveillance. Ce qui témoigne surtout pour Yves Thréard qu'on ne peut sous aucun prétexte se passer du renseignement humain. On l'a trop négligé au profit des dispositifs de traque les plus sophistiqués. C'est la revanche de la police de papa, écrit un peu plus loin le criminologue Alain Baueur. Si l'imam YouTube reste un danger puissant, il va falloir se résigner à admettre que ce n'est pas l'enquêteur Google qui réussira à protéger les citoyens.
La presse belge elle se penche sur un autre problème: "France-Belgique l'entente peu cordiale" titre le quotidien belge Le Soir qui se demande si l'union affichée dès vendredi 18 mars au soir par le Premier ministre belge et François Hollande n'était qu'une union de façade? On se trompe de match écrit pourtant l'éditorialiste belge Béatrice Delvaux. En France comme en Belgique, beaucoup ont utilisé leurs mains hier, pour se cacher les yeux, aujourd’hui pour se montrer du doigt.
Après la livraison de pizza, la livraison de fleurs
Le journal les Échos propose un numéro spécial baptisé "La relève" et réalisé par 200 personnalités de la politique, l'économie, de la culture, "Ils incarnent la France de demain" écrit le journal, on y trouve notamment un article d'analyse de ce sondage redoutable dans lequel 87% des Français jugent mauvaise la politique économique du gouvernement. "Les Français attendent plus et ils ont bien raison" dit l'article. Les premières semaines de 2016 démontrent pourtant l'action du gouvernement.
Les premiers résultats se font sentir et le gouvernement agit. Dans ce même sondage, 78% des Français jugent défavorable la politique du gouvernement envers les jeunes. "C'est un malentendu" dit l'article, le chômage des jeunes a baissé en 2015 les résultats sont encourageants même si l'opinion ne le perçoit pas. Précisons que l'article est signé Myriam El Khomri, ministre du Travail et de la livraison de fleurs.
Les épines de la rose
Pour les épines des roses, c'est plutôt le Parisien Aujourd'hui en France qu'il faut lire, retour sur les législatives partielles de dimanche 20 mars qui ont vu la victoire de trois candidats Les Républicains. Soit la 16ème défaite socialiste en 18 scrutins depuis 2012 ! "Au PS, la défaite devient normale" titre le Parisien qui parle d'une tendance lourde à 13 mois de la présidentielle : l'incapacité de la gauche à se qualifier pour le second tour d'une élection.
Le pire étant que l'examen des résultats n'est même pas à l'ordre du jour du bureau national du PS lundi 21 mars. "Comme si notre élimination devenait normale" dit le frondeur Jérome Guedj. Une absence de réaction qui inquiète aussi les militants: "le parti disparaît et les gens s'en foutent" dit l'un d'eux.