"Nous n'avons plus les moyens de prendre plus de gens"... Les Restos du Cœur frappés par l'inflation
REPORTAGE - Dans cette antenne, située à Combs-la-Ville en Seine-et-Marne, les Restos du Cœur sont obligés de restreindre leur nombre de bénéficiaires. "Nous n'avons plus les moyens", explique un responsable à RTL.
Les Restos du Cœur connaissent des difficultés financières. Pour la première fois de son histoire, l'association doit limiter son nombre de bénéficiaires. Dans le même temps, elle doit aussi allouer moins de produits aux personnes pouvant être aidées. Dans une antenne du côté de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), l'écrémage a déjà commencé.
"Je suis obligée" d'y aller, confie une maman de deux enfants, venue savoir si elle pouvait bénéficier de l'aide des Restos. Pour le savoir, chaque personne passe un petit entretien afin de savoir si elle entre ou non dans le barème de l'association.
Malheureusement, cette mère de famille n'entre pas dans les clous. "L'hiver dernier, cette maman serait entrée dans le barème", confie timidement une bénévole à RTL. Avec l'inflation, des situations similaires vont se multiplier.
Un changement dans le barème
"En période hivernale, le barème était supérieur à celui de l'été. Là, nous allons rester sur un barème unique", explique Fabrice Gourhan, responsable de l'association en Seine-et-Marne. "Nous n'avons plus les moyens de prendre plus de gens", poursuit-il au micro de RTL.
Sur dix familles qui se présentent chaque semaine aux Restos du Cœur, deux n'entrent pas dans les barèmes. Toutes repartent néanmoins avec un colis d'urgence. Et l'inflation a également de lourdes conséquences sur la taille ou le contenu des colis alimentaires.
"On a un petit stock tampon pour faire face aux aléas. Mais ces stocks diminuent puisqu'il faut effectivement augmenter la distribution", confie l'un des co-responsables du centre de Combs-la-Ville. Actuellement, certains produits sont remplacés par des conserves.
Et lors de la distribution, réussir à équilibrer les coûts entre les bénéficiaires est un véritable casse-tête. "Quand on fait des petits paniers parce qu'on a moins de denrées, c'est compliqué. Les gens ont aussi des habitudes à avoir des choses", explique une bénévole.
Comment expliquer une telle situation ?
Les dons des supermarchés ne sont pas moins nombreux. Ils sont aussi fréquents mais la quantité de produits est aléatoire. "Ça nous arrive d'avoir sept ou huit palettes et de remplir le camion (...) aujourd'hui, il y a quatre palettes. C'est aléatoire en fonction de leur arrivée et de leur approvisionnement", confie un bénévole.
Ces dons représentent un tiers des aliments distribués aux bénéficiaires. La plus grosse moitié est achetée directement par les Restos du Cœur, expliquant les difficultés financières connues par l'association, fondée par Coluche dans les années 80.
