Rats, détritus : la prison de Fresnes comparable aux geôles des pires dictatures
La contrôleure générale des lieux de privation de liberté s'est émue de l'environnement des détenus à la prison de Fresnes.

La photo est à peine croyable. Elle a été prise en France en 2016, à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), à quelques kilomètres de Paris. C'est la contrôleure générale des prisons, Adeline Hazan, qui en a fait le constat accablant, mercredi 14 décembre. Sur l'une des photos, une cour traversée chaque jour par les détenus et les surveillants, jonchée de poubelles, de bouteilles, de pots de yaourts, de bouts de pain, est traversée par des rats.
La prison n'a rien à envier au geôles des pires dictatures. Construite au XIXe siècle, elle n'a jamais été rénovée, et a servi de modèle à celle des Baumettes à Marseille ou Riker Island à New York. Il y a d'une part l'hygiène déplorable - les détenus sont dévorés par les punaises -, mais aussi la surpopulation : 2.474 personnes y sont enfermées pour seulement 1.226 places, c'est-à-dire un taux d'occupation de 202%. Mais il y a aussi la brutalité, la violence constante.
Mercredi 14 décembre, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a promis des travaux rapides à la prison de Fresnes où il devrait se rendre la semaine prochaine. Une enveloppe de 900.000 euros a été débloquée, et la dératisation elle, a déjà commencé. Des réponses qui ne sont néanmoins pas à la hauteur de la gravité et de l'urgence de la situation pour Adeline Hazan.