Si vous ne le connaissez pas bien, c'est normal : Jacques Foccart est un homme de l'ombre, à la vie digne du Bureau des légendes et des meilleurs espions. Des années 50 aux années 90, Foccart évolue discrètement au sommet du pouvoir.
Foccart a beaucoup à faire dans un contexte politique explosif : 1956, indépendance du Maroc ; 1954 - 1962, guerre d'Algérie ; 1960, indépendance du Sénégal, etc.
Son rôle exact, on ne le saura sans doute jamais précisément. Son pouvoir est immense. Son objectif : conserver le lien avec les anciennes colonies.
L’historien Jean-Pierre Bat, interrogé en janvier 2019 par nos confrères de L'Opinion, explique qu'à la création du Secrétariat général aux affaires africaines et malgaches, Jacques Foccart a en tête que "ce ne sont plus des affaires françaises mais ce ne sont pas vraiment des affaires étrangères".
Foccart va construire une architecture qui géographiquement, deviendra le "pré carré", c'est-à-dire d'abord l'influence française dans l'Afrique francophone.
L’historien Jean-Pierre Bat
On critique la Françafrique, Foccart en est la clé de voûte. Dans la presse, on ne lui fait pas de cadeau. Le Canard Enchaîné, la revue britannique Time
Foccart est aussi décrié pour sa proximité avec le SAC, le Service d’Action Civique, le service de sécurité personnelle de De Gaulle que beaucoup voient comme une police parallèle.
On l’accuse d’être au cœur de complots. Il faut dire qu’il a affaire avec les plus grands hommes politiques des pays de l’ex-AOF, les colonies françaises en Afrique de l’Ouest.
Foccart est un homme de réseaux, de réseaux parallèles, disait-on. Après De Gaulle et Pompidou, il revient travailler pour Jacques Chirac. Jusqu’à sa mort en 1997, Foccart continuera de travailler dans l’ombre pour la droite française.
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