Quand un journaliste de RTL devient campaniste, le gardien des clochers et horloges
Découverte d’un métier rare : Mathieu Lopinot a suivi Jean-Marie et Jean-Marc, campanistes chez Lussault, une entreprise vendéenne. Les campanistes réparent et entretiennent les cloches, horloges et carillons des églises et cathédrales.
Au pied de l’église Saint-Jacques à Châtellerault, dans la Vienne, Jean-Marie et son équipe gèrent un chantier titanesque. Les 52 cloches de cette église, installées en 1860, nécessitent une restauration méticuleuse. Les plus petites pèsent 20 kilos, tandis que les plus lourdes avoisinent les 300 kilos.
Pour atteindre le beffroi de l’église, il faut gravir un escalier de chantier, se faufiler dans des passages étroits et escalader une échelle. Une fois au sommet, on découvre la boîte à musique qui régit les cloches du carillon. Les campanistes entament une phase de nettoyage rigoureux, avant de procéder à la restauration des éléments en atelier, une opération qui durera environ deux mois.
Jean-Marie, qui supervise ces opérations, décrit un métier exigeant. "Quand on s'attaque à des boulons qui ont été mis en 1860, imaginez que ça ne vient pas toujours du premier coup. C'est très physique comme métier. Mais par contre, on a un métier qui est, à mon sens, exceptionnel. C'est dur, mais c'est bien."
Une fois les cloches, horloges et carillons démontés, direction l’atelier de Jean-Marc chez Lussault à Beaurepaire, en Vendée. Jean-Marc, 57 ans, campaniste et horloger monumental depuis 34 ans, restaure les vieilles horloges mécaniques. Son travail consiste à manipuler bois et acier, et il trouve dans cette tâche un grand épanouissement.
C’est un métier de passionné. C’est dur et physique, mais le travail manuel du bois et de l’acier est très valorisant.
Jean-Marc, campaniste
Les gardiens du temps
Le métier de campaniste est un savant mélange de plusieurs compétences : ajusteur, électricien, ébéniste. Il requiert d’être bricoleur et débrouillard, car il n’existe pas de formation formelle. Tous les campanistes ont appris sur le tas, façonnant leur expertise au fil des ans.
Ce métier exceptionnel, bien que peu connu, est crucial pour préserver le patrimoine sonore et historique des églises et cathédrales. Les campanistes, véritables gardiens du temps, permettent à ces édifices de continuer à résonner à travers les siècles. Leur travail, à la fois technique et artistique, est un hommage à la tradition et à l’innovation.
