Dans les services de
soins palliatifs, comment travaillent les soignants au contact de la fin de vie
? Pour comprendre le comprendre, l’hôpital Paul Brousse à Villejuif a
ouvert ses portes à RTL, où tous les jours, on accompagne les gens jusqu'à la
mort.
Ici, on n'est plus là pour guérir, il
y a dix lits et un décès par jour. Tous les médecins sont là par vocation.
Marion et Yohan, les deux infirmiers inséparables, sont au chevet des vivants
jusqu’au bout : "Parfois, c'est remanger un peu car ça fait très
longtemps qu'ils sont alimentés par sonde. Parfois, ça peut être revoir les
rayons du soleil, revoir un animal de compagnie, revoir un proche".
L’unité a même accompagné des concerts dans le service, des demandes en mariage "in extremis, avec un officier d’état civil qui vient dans la chambre du
patient", racontent les infirmiers.
Tous ici travaillent en équipe pour soulager les
souffrances et améliorer la qualité de vie de ces derniers instants. Un
psychomotricien est en train de masser Françoise avec des
huiles essentielles quand deux jours plus tôt, personne ne pouvait
l'effleurer... broyée par les douleurs de son cancer. "C'est comme une
épée de Damoclès. On rééquilibre l'ordre de ses priorités, on essaie de profiter
au maximum des petits plaisirs dans une journée et on
est vraiment attentif au moment présent", murmure-t-elle.
Aujourd’hui pour Françoise, c’est mettre un peu de fard à paupière bleu sur les
yeux et chantonner sur un air qui tourne sur le petit poste posé à côté de son
lit.
Mais alors,
accompagnement jusqu'à la mort ou euthanasie ? Pour ces professionnels, la
différence réside dans la loi Leonetti : les
soignants doivent apaiser l'agonie, en aucun cas l'accélérer. Et pourtant, la mort est parfois loin des
images de cinéma. La phase agonique peut-être très impressionnante, sans que
cela signifie forcément que le patient souffre. Dans ces moments, le
travail des médecins est alors essentiel. Il faut décider ensemble, de manière
collégiale, et surtout informer les familles car "ce sont elles qui vont
survivre", des étapes que n’a pas respectées le docteur
Bonnemaison, jugé pour "l’empoisonnement" de sept patients en fin de
vie à Bayonne.
C'est un outil d'exception et absolument pas un outil pour accélérer la mort
Dr Mercier, chef du service des soins palliatifs
Au cœur du procès : un puissant sédatif, "l’Hypnovel", un produit bien connu et utilisé avec parcimonie notamment dans les services de soins palliatifs. Les injections doivent être "titrées", c’est-à-dire administrées milligramme par milligramme : elles sont un outil - non pas une solution - quand plus rien ne permet de soulager les souffrances des patients. "On est vraiment dans un objectif qui est de provoquer le soulagement escompté. C'est un outil d'exception et absolument pas un outil pour accélérer la mort, ce n'est pas l'objectif d'une sédation bien conduite", résume le chef du service de l'hôpital Paul Brousse, le docteur Mercier.
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