Il y a un an, une série d'affaires pédophiles ébranlaient l'archevêché de Lyon et le cardinal Barbarin. Plusieurs cas de prêtres restés en fonction après des révélations d'abus sexuels, qu'ils soient prescrits ou condamnés, montraient le silence et le secret de l'Église face à ces affaires. En avril 2016 et en réaction à ces affaires, la Conférence des évêques faisait son mea culpa et annonçait une série de mesure pour lutter contre la pédophilie au sein de l'institution : cellule d'écoute, site internet dédié, et mise à l'écart systématique des prêtres condamnés. Mais l'Église est-elle est allée assez loin ? A-t-elle pris la mesure du scandale ? Cette même Conférence des évêques se réunit à partir de ce mardi 28 mars à Lourdes pour faire le point.
Pour Alexandre Dussot, co-fondateur de l'association La parole libérée, l'institution n'a pas tiré les leçons de l'affaire du père Preynat de Lyon. "Il n'y a aucune sanction pour les prêtres qui ont été coupables de pédophilie, ni pour les évêques qui ont couvert ces agissements. Ce que l'on veut, c'est qu'il y ait des sanctions et une prise de responsabilité interne à l'Église. On agi parallèlement en justice civile mais celle-ci n'a rien à voir avec la justice canonique donc on veut que l'action se passe des deux côtés", explique-t-il.
Christophe Henning, spécialiste des religions et conseiller éditorial de l'hebdomadaire Pèlerin estime au contraire que "l'Église prend de front cette question". Il pense d'ailleurs que lors de l'ouverture de la Conférence des évêques de Lourdes, Monseigneur Pontier "va redire combien l'Église unanime condamne la pédophilie". Il rappelle d'ailleurs certains chiffres. "Il y a eu 137 signalements depuis six ans de prêtres pédophiles dénoncés par l'Église, 222 victimes se sont manifestées auprès des diocèses, qui prennent la mesure d'un véritable drame".
"Ces chiffres sont réels mais ce n'est qu'un début", répond Alexandre Dussot, qui explique recevoir des témoignages tous les jours à son association. "Mais on reste quand même dans la rhétorique", dénonce-t-il. Christophe Henning n'est pas d'accord, et prend des exemples récents. "À Rouen, un prêtre de 73 ans a été arrêté le 16 février, et a été destitué le jour même. La semaine dernière dans l'Orne, un prêtre pédophile avec des faits vieux de 30 ans a été dénoncé. La question c'est qu'il y a une tolérance 0 aujourd'hui, mais le problème c'est qu'il faut aussi apurer le passif, et cela prendra du temps" déplore-t-il.
Alexandre Dussot regrette le "rapport de force" qu'il existe entre les victimes et l'Église, notamment dans le cas du père Preynat, où les victimes ont du aller en cassation pour à cause de la prescription. "On a forcé le cardinal Barbarin à agir", affirme le co-fondateur de l'association La parole libérée qui poursuit : "Ce que l'on voit, c'est que les questions de prescription sont utilisées par l'institution comme outil de protection, parce qu'on sait très bien que l'emprise pousse les victimes à ne pas parler et attendre des années".
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