Présidentielle 2017 : L'expression "alternance molle" de Sarkozy n'a "pas de sens", selon Morin

"La vie politique est faite d'images, de symboles, de rapprochements, de dialogues, qui amènent les uns et les autres à se positionner". En ce jeudi 3 novembre, jour du deuxième débat de la primaire de la droite et du centre, et tandis que les relations se tendent entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou, Hervé Morin, ancien proche de François Bayrou mais également ancien ministre sous la présidence Sarkozy, tape à la fois sur l'ancien président et sur le patron du MoDem. 

"Bayrou a commis une erreur majeure en soutenant François Hollande en 2012, affirme le président de la région Normandie. Mais s'il fallait rappeler à chaque homme politique quels ont été les tourments de sa vie politique, on risquerait d'avoir des développements qui sont extrêmement longs". Ce dernier estime toutefois que l'expression "alternance molle" évoquée par Nicolas Sarkozy pour définir une union d'Alain Juppé avec François Bayrou, "n'a pas de sens". 

Quand il y aura un candidat unique, tout le monde se rangera derrière et tout cela sera du passé.

Hervé Morin

Nicolas Sarkozy affirme que François Bayrou a eu une charge très violente à son égard fin octobre, rendant injustifiable une alliance avec lui. "Il y a beaucoup de postures derrière tout cela, des règlements de compte qui sont personnels, de longue date, entre François Bayrou et Nicolas Sarkozy", estime Hervé Morin. Mais pour lui, tout va s'arranger après la primaire : "Quand il  y aura un candidat unique, tout le monde se rangera derrière et tout cela sera du passé". 

Le président de la région Normandie voit le soutien de François Bayrou à Alain Juppé d'un bon œil. "Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, on ne pourra simplement appeler à voter contre Marine Le Pen. Il faudra créer les conditions d'un rassemblement très large des modernes contre les archaïques, les nationalistes, les rétrogrades. Donc, qu'Alain Juppé veuille rassembler très largement, pour moi c'est l'équation de la réussite de demain, justifie Hervé Morin. En même temps (...) je ne suis pas convaincu, pour Alain Juppé, que d'afficher une consonance d'une proximité majeure avec le centre soit la meilleure façon de gagner les élections, nuance-t-il. Pourtant je suis centriste".