Pompiers : pourquoi mettent-ils de plus en plus de temps à intervenir ?
En dix ans, les pompiers mettent 2min30 de plus pour arriver sur le lieu d'une intervention. Piétonnisation des centres-villes ou disparition de casernes, les causes de cette augmentation sont multiples.
Dans les interventions d'urgence, chaque seconde compte. Chaque minute augmente les chances de survie. Mais en France, le temps d'intervention des pompiers augmente. Il y a désormais près de 15 minutes entre l'appel et l'arrivée des secours. C'est 2min30 de plus en 10 ans. Si la prise en charge téléphonique est toujours aussi rapide et efficace, c'est le temps de trajet des secours qui dérape.
Sur une route normande, Kévin a assisté à un accident. "Une voiture arrivait en face de moi. Je me suis aperçu que le monsieur avait les yeux fermés et il avait fait un malaise", raconte-t-il au micro de RTL. Il s'arrête et part au secours du conducteur, un homme âgé complètement désorienté. Le temps de le mettre en sécurité, il appelle les pompiers. 15 longues minutes s'écoulent avant leur arrivée.
"C'était compliqué de faire un peu la circulation et gérer le monsieur que je voyais sur le bord de la route en train de marcher. C'est assez stressant comme situation", confie-t-il.
Plus de 200 casernes de pompiers ont disparu
Dans certains départements, le temps d'attente moyen atteint les 20 minutes. Parmi les causes de cette hausse, la piétonnisation des centres-villes et l'affaiblissement des urgences hospitalières, selon Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers. "Dès lors qu'on éloigne les salles des urgences, le temps passé pour acheminer la victime est beaucoup plus long. La prise en charge des victimes dans les salles des urgences est beaucoup plus longue", explique-t-il.
À cela s'ajoute une troisième cause : le regroupement et la disparition de casernes. "En 2018, nous avions 6.340 centres de secours. À l'heure où je vous parle, nous en avons près de 6.100. Ce n'est pas anodin", indique Éric Brocardi. Sur un arrêt cardiaque, une minute de gagné, c'est 10% de chance de survie en plus, souligne le pompier, qui appelle à tout faire pour réduire les délais.
- "Ça me donne les mêmes droits que tout le monde" : entre joie et soulagement, immersion dans une cérémonie de naturalisation
- "J'étais persuadée que je n'aurais plus jamais d'hommes dans ma vie" : à 75 ans, Martine vit le grand amour avec Claude, 93 ans
- ÉDITO - La fin du logement social à vie ? "La bonne solution est probablement de faciliter l’accession à la propriété", selon François Lenglet
