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2 min de lecture
Un bâtiment de la prison de Fresnes, le 16 juin 2011 (image d'illustration)
Crédit : AFP / FRED DUFOUR
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Après le drame survenu en début de semaine à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) où un détenu en cavale a grièvement blessé par balle un policier de la brigade anti-criminalité, Christiane Taubira souhaite réexaminer la législation applicable aux permissions de sortie, pour éventuellement la modifier. Depuis le début de l'année, 236 détenus se sont évadés pendant une permission de sortie depuis le début de l'année 2015, ce qui équivaut pratiquement à une évasion par jour.
Les détenus ne reviennent par exemple pas d'un enterrement, de l'hôpital ou d'un rendez-vous administratif et n'ont pas besoin de déjouer la surveillance puisque l'immense majorité va et vient librement. Ils n'ont en effet pas de bracelet électronique ou de policiers devant leur maison. Les permissions de sortie peuvent aller jusqu'à 3 jours maximum mais ne durent la plupart du temps que quelques heures.
Les permissions sont très difficiles à obtenir. La justice tranche au cas par cas et c'est la prudence qui prime. Ainsi, pour les peines de plus de 5 ans, aucune sortie n'est permise avant un tiers de la peine. Le juge décide d'une heure de retour précise, temps de trajet inclus. Si le détenu est en retard, il devient un évadé.
L'idée de Christiane Taubira est donc de ne plus laisser seuls certains de ces détenus. Les sorties pourraient ainsi se faire menottées et encadrées par les policiers, sans que l'on sache encore pour quels types de profils et avec quels moyens, car aujourd'hui ces escortes restent absolument exceptionnelles : 18 seulement depuis janvier pour un peu plus de 40.000 permissions de sorties classiques sans surveillance.
On ne peut pas prédire l'avenir; notre travail ne sera jamais une science exacte
Laurence Blisson, juge d'application des peines
Pour Laurence Blisson, juge d'application des
peines à Bobigny, du syndicat de la magistrature, systématiser ces escortes
n'a rien d'une bonne idée. "Les juges n'ont pas une boule de
cristal, on ne peut pas prédire l'avenir. Notre travail ne sera jamais une
science exacte. Nous ne pouvons pas rejeter une demande de permission par
rapport à ce qui serait des catégories de détenus identifiés par principe comme
dangereux, car la réalité est bien plus complexe. Le systématisme n'est jamais
la bonne solution."
La
magistrate rappelle que les permissions de sorties sont indispensables pour
aider le détenu à préparer son retour à la liberté. "Protéger la société
c'est aussi accorder des permissions de sortie en permettant aux détenus de se réinsérer", quand les chiffres montrent que les personnes qui ont été
accompagnées pour préparer leur libération récidivent beaucoup moins que les
personnes libérées en "sorties sèches" non préparées.
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