Pénurie d'essence : la France a commencé "depuis 2 jours" à puiser dans ses stocks
Face aux problèmes d'approvisionnement en carburant, la France a commencé depuis deux jours à puiser dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers.

Alors que la pénurie de carburant liée au mouvement de grève de la CGT contre la Loi travail s'étend progressivement à tout le pays, le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip) Francis Duseux a confirmé que la France mettait d'ores et déjà à contribution les stocks stratégiques. "Depuis deux jours, comme il y avait des problèmes de fonctionnement dans le raffinage, des blocages de dépôts, on a en collaboration avec les pouvoirs publics commencé à utiliser les stocks de réserve", a-t-il déclaré au micro de RMC alors que six des huit raffineries françaises sont au ralenti ou à l'arrêt.
"Chaque jour, on ponctionne l'équivalent d'un jour de consommation", a ajouté Francis Duseux, "donc, au pire, si la situation restait très tendue, on ferait ça pendant trois mois". Ce délestage se fait "complètement sous le contrôle de l'État" sur demande des opérateurs, a assuré le président de l'Ufip. "La situation est tendue", a reconnu Francis Duseux en estimant que les consommateurs "contribuent un peu" au problème. "On remplit tous nos réservoirs par précaution, parce qu'on a peur, et la consommation est multipliée par trois, voire par cinq dans certaines zones", a-t-il expliqué. Or, "on n'est pas équipé pour ça" au niveau logistique.
Le gouvernement écarte la réquisition des employés de raffineries
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a réaffirmé mercredi 25 mai que "l'État et le gouvernement feront ce qu'il faut pour libérer un certain nombre de ces raffineries ou de ces stocks et pour assurer l'approvisionnement pour les Français". L'hypothèse d'une réquisition d'employés dans les raffineries en grève n'a toutefois "pas été évoqué(e)", a-t-il indiqué sur France Info.
Les forces de l'ordre ont en revanche mené plusieurs opérations pour disperser des manifestants bloquant des dépôts de carburant, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) mardi 24 mai et à Douchy-les-Mines (Nord) le lendemain notamment. Plus de 3.000 stations-services sont actuellement impactées par le mouvement, un nombre qui ne cesse d'augmenter, et plus seulement dans le nord et l'ouest du pays. Vous pouvez retrouvez l'état actualisé d'approvisionnement des stations française sur l'application Essence.
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