1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. Paris : un centre d'accueil pour migrants ouvrira en octobre
3 min de lecture

Paris : un centre d'accueil pour migrants ouvrira en octobre

C'est à la mi-octobre qu'ouvrira à Paris un centre d'accueil humanitaire pour les réfugiés, uniquement réservé aux hommes. Un autre centre pour les femmes et enfants est prévu à Ivry-sur-Seine d'ici à la fin de l'année.

Un camp de migrants dans le XVIIIe arrondissement de Paris
Un camp de migrants dans le XVIIIe arrondissement de Paris
Crédit : LEWIS JOLY/SIPA
Christophe Guirard & AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Le site parisien, installé "dans une ancienne friche SNCF" du nord de la capitale, sera réservé aux hommes seuls qui pourront y rester "de cinq à dix jours", a annoncé mardi par la maire de Paris Anne Hidalgo lors d'une conférence de presse détaillant ce projet lancé fin mai. Le site d'Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, accueillera dans une ancienne usine de traitement des eaux "les publics vulnérables, les femmes, les enfants, qui nécessitent un accompagnement beaucoup plus important" notamment au regard des réseaux de passeurs, a-t-elle ajouté.

Le nombre de places disponibles dans ces camps sera de 400 pour celui de Paris (une capacité amenée à 600 avant la fin de l'année) et de 350 pour celui d'Ivry-sur-Seine. Anne Hidalgo a cependant déclaré que d'autres sites pourraient être créés si le besoin s'en fait sentir. Selon la maire, "la vocation première" du projet, piloté par Emmaüs solidarités, "est de mettre à l'abri les personnes en attendant qu'elles soient orientées" vers d'autres dispositifs d'hébergement.

"Bien entendu ce ne sera pas un lieu de contrôle policier", a assuré le directeur général de l'association, Bruno Morel. Mais pour savoir vers quel type d'hébergement les orienter ensuite, les personnes "seront invitées à un point sur leur situation administrative qui sera réalisé en dehors du centre. Elles iront ou n'iront pas", a précisé la préfète de Paris, Sophie Brocas. L'investissement initial dans ce projet est de 6,5 millions d'euros, un coût supporté à 80% par la ville de Paris.

Une solution temporaire

L'État, de son côté, assurera les coûts d'hébergement, "au moins 15 millions d'euros en année pleine", a expliqué la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, évoquant "un maillon supplémentaire de la chaîne que nous construisons depuis plusieurs mois". On ne peut pas régler la crise migratoire "d'un coup de baguette magique" mais "avec une politique responsable, structurée et durable", a-t-elle ajouté. le centre parisien va ainsi compléter les 74 sites franciliens mis en place par l'État et qui accueillent, selon le ministère du Logement, près de 7.000 personnes.

À écouter aussi

"Ce centre est une première en Europe", a insisté Anne Hidalgo, en assurant agir "avec lucidité et sans naïveté aucune, mais avec humanité". Des expériences en Allemagne ont toutefois inspiré le projet parisien. Après la multiplication des évacuations de campements indignes l'année passée à Paris, il fallait faire face à la "saturation" des dispositifs existants, a-t-elle souligné. "Cela passe par la création d'un centre d'accueil où les migrants qui arrivent pourront se poser, bénéficier d'un bilan médical, d'une aide psychologique et tout de suite d'un travail et d'un conseil sur leur situation et ce à quoi ils peuvent prétendre", a-t-elle affirmé.

Une solution seulement "temporaire" pour Anne Hidalgo, qui a précisé que les sites retenus devaient, "dans deux à quatre ans", accueillir d'autres projets et devront alors être libérés. "Il ne s'agit pas d'installer des lits de camp en ligne dans un gymnase", a dit l'architecte Julien Beller, en précisant que "le site dans 18 mois pourra être démonté et remonté". Le projet sera "réversible et attentif à l'environnement et au paysage": chambres en bois, sanitaires, espaces de solidarité... L'accueil sera installé dans une "structure gonflable", et les bureaux "dans des containers maritimes transformés".

Un futur centre incendié dans l'Essonne

Aurélie El Hassak-Marzorati, directrice générale adjointe d'Emmaüs solidarité, a plaidé pour "de la fluidité pour que ce centre fonctionne" : il faut "davantage de places" en aval, notamment dans les Centres d'accueil et d'orientation (CAO) où les migrants éligibles à l'asile seront orientés. "Aucun territoire ne peut s'en sortir seul et la clé du succès repose sur la solidarité nationale" et "l'ouverture de places dans toute la France", a de son côté affirmé Emmanuelle Cosse.

Revenant sur l'incendie nocturne d'un centre Emmaüs qui devrait ouvrir d'ici quelques semaines à Forges-les-Bains (Essonne), la ministre a déploré que ces questions puissent "être l'objet de très fortes oppositions, voire de violence".

La rédaction vous recommande