C'est une première mondiale. Début mai, une piscine française sera chauffée grâce à des ordinateurs. Il s'agit de la piscine de la Butte aux Cailles à Paris, construite dans les années 20. Elle est classée monument historique, et elle va, à nouveau, entrer dans l’Histoire. Ses deux bassins seront les premiers au monde chauffés par un data center, par une chaudière numérique.
Dans un local
de 40m², au sous-sol de cette piscine, ont été installés ces
dernières semaines des serveurs informatiques. Un petit data center qui devrait
servir à TEAMTO une société parisienne spécialisée dans
l’animation 3D. Ces gros ordinateurs sont
répartis dans 6 cubes en inox d’un mètre de côté. On remplit ces cuves
d’huile de moteur et les serveurs vont chauffer ce bain d’huile.
Même principe que votre
friteuse. L’huile chauffe grâce à une résistance
électrique plongée dedans. Et bien pour la piscine, à la
place de la résistance électrique, il y a les ordinateurs qui vont faire monter
l’huile à 50 degrés. Ces calories vont, par un jeu
d’échangeurs thermiques - des tuyaux et des plaques en inox - chauffer
l’eau des bassins de la piscine.
La société qui va louer l’équipement informatique de la piscine va réduire sa facture d’électricité de son data center par deux. La piscine aussi va faire des économies d’énergie. Cette chaudière numérique va permettre de maintenir l’eau du bassin à température constante. Le chauffage urbain reste nécessaire que pour chauffer l’eau après vidange. En termes d'émissions de gaz à effet, cela représente 30% de rejet en moins, 45 tonnes de CO2 en moins par an pour la ville de Paris qui a promis de baisser d’un quart ses émissions d’ici à 2020 par rapport à 2004. Demain, la pratique va se généraliser pour l'eau des piscines mais aussi celle des gymnases, des hôpitaux…
Christophe Perron, qui a réinventé l'eau tiède la piscine de la Butte aux Cailles en est
absolument persuadé. Sa société, STIMERGY,
basée à Grenoble, a construit des mini data center tout en chauffant une salle
de sports à Lyon ou des logements HLM à Nantes. "On ne peut pas
continuer à gaspiller de l’énergie pour les usines de données géantes,
dit-il et, en plus, ne pas utiliser la chaleur qu’elles produisent". Christophe Perron prédit que les
datas center isolés, loin des villes, c’est le passé. L’idée qui est en train de
s’imposer, c’est d’implanter dans les piscines ou d’autres équipements, dès
leurs constructions, des mini-datas center dont on a énormément besoin avec
l’explosion du numérique.
On estime aujourd’hui que
3 à 7% de l’énergie électrique produite dans le monde est dévorée par
l’industrie du numérique. La manne énergétique que l’on va
pouvoir recycler est donc colossale.
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