Ne pas nous préparer "serait une faute" : pour la ministre des Armées, l'Europe doit anticiper "un conflit de haute intensité d'ici à 2030"

"En tant que ministre des Armée, ma responsabilité est de nous préparer". Dans une interview, accordée à La Tribune Dimanche, Catherine Vautrin prend position sur les menaces qui pèsent sur l'Europe, notamment depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine. 

"Il faut que l'Europe soit prête à un conflit de haute intensité en Europe d'ici 2030", martèle la ministre des Armées et des Anciens combattants. Pour elle, ne pas se préparer face à un tel risque serait "une faute".   

Vendredi 7 novembre, Catherine Vautrin - en déplacement en Espagne pour rencontrer son homologue ibérique - avait déjà insisté sur "l'urgence" à faire avancer le programme d'avion de combat européen (Scaf), face au blocage des discussions entre industriels français et allemands qui exaspère l'Espagne, troisième partie dans ce dossier épineux. 

"Le retour des empires"

Au micro de RTL, le 22 octobre dernier, le chef d'état-major de l'armée de terre constatait "le retour des empires". "Face à un empire, on est vassalisé ou on est ennemi. L'Europe doit saisir son destin en main", insistait le général Pierre Schill. Ce dernier pointait du doigt la menace russe mais aussi "iranienne". "Le monde reste très instable, comme il l'a été au cours des trois dernières décennies, en Afrique, au Proche et Moyen-Orient, dans l'océan Indien et au-delà..."

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Il ne fait aucun doute que ces menaces "deviennent plus urgentes, plus radicales", indiquait-il sur RTL. "La marche vers la guerre n'est pas du tout inéluctable" mais "tout peut basculer", prévenait le chef d'état-major de l'armée de terre.

Actualisation de la loi de programmation militaire

L’armée française doit être « prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie, affirmait déjà, en octobre dernier, le général Fabien Mandon, chef d'état-major des armées. Pour le militaire, il ne fait aucun doute que l'armée russe pourrait "être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent". 

Toutes ses sorties, à laquelle on peut également ajouter celle du chef d'état-major de l'armée de l'Air, le général Jérôme Bellanger, s'inscrivent en pleine "actualisation" de la loi de programmation militaire : "se préparer à la guerre, c'est se préparer à la gagner", insiste Catherine Vautrin, ce dimanche, qui avait indiqué, en octobre dernier, que cette actualisation sera présentée "d'ici la fin de l'automne" et sera débattue au Parlement afin de permettre une "accélération du réarmement" du pays. 

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