Environ 3.000 personnes ont assisté à une messe solennelle à la mémoire de Jacques Servier, ce lundi 12 mai à la cathédrale d'Orléans, berceau de son groupe pharmaceutique éclaboussé par le scandale du Mediator. La messe a été organisée à la demande de la direction du groupe pour le personnel et les proches du fondateur du laboratoire pharmaceutique, mort le 16 avril.
La nef était déjà comble une demi-heure avant le début de la cérémonie, retransmise sur grand écran à l'intérieur de la cathédrale. Un grand portrait de Jacques Servier dominait le chœur, à côté d'un drapeau de l'entreprise.
J'ai travaillé 43 ans chez Servier, depuis la création, alors qu'on ne vienne pas me dire du mal de Jacques Servier.
Une retraitée des laboratoires Servier
Dans l'assistance, de très nombreux salariés ou anciens salariés, vêtus de costumes sombres, et la mine fermée. Ils étaient souvent réticents à répondre aux questions des journalistes. "J'ai travaillé 43 ans chez Servier, depuis la création, alors qu'on ne vienne pas me dire du mal de Jacques Servier", lance une retraitée. D'autres racontent qu'ils sont venus dire "merci" à leur ancien patron, comme ce jeune salarié venu de Paris, ou cette jeune femme qui travaille dans le Loiret.
Jacques Servier est resté "très attaché à la ville ou il a vu naître sa vocation, c'est pourquoi nous avons voulu que cette messe d'adieu ait lieu à Orléans", a déclaré un membre de l'assistance en préambule. Le prêtre a célébré "un homme qui s'est donné corps et âme au service de son œuvre, de la réussite de l'entreprise et de tous ses salariés".
Fondé en 1954 à Orléans, le groupe Servier emploie environ 20.000 personnes dans le monde, dont 1.300 dans le Loiret, notamment à Gidy où a été fabriqué le Mediator. Ce médicament, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été indiqué pendant 30 ans, d'abord contre l'excès de graisses du sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché fin 2009. Il a en fait été largement prescrit pour maigrir.
Le médicament est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable à long terme de 2.100 décès, selon une expertise judiciaire. Deux instructions sont en cours. La première, qui constitue le volet principal de l'affaire, porte notamment sur des faits de tromperie, d'escroquerie et de trafic d'influence et pourrait déboucher sur un procès en 2015.
Dans ces enquêtes, Jacques Servier avait été plusieurs fois mis en examen, mais sa mort entraîne l'extinction de l'action publique le concernant.
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