La situation est critique à Calais. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé mercredi 29 juillet que des renforts allaient être envoyés pour sécuriser les abord du tunnel sous la Manche, alors que des milliers de migrants tentent de rejoindre illégalement l'Angleterre. L'un d'eux s'est même électrocuté sur le toit d'un train Eurostar à Paris mercredi. Au total, dix morts ont été recensés depuis fin juin dans les environs de Calais.
Pierre Henry, directeur général de l'association France terre d'asile, tente d'apporter ses solutions pour débloquer la situation et pointe du doigt nos voisins britanniques. "On ne va pas régler la question migratoire avec 120 policiers en plus, juge-t-il. La Grande-Bretagne a externalisé ses contrôles frontaliers sur le territoire français, et l'État français est en quelque sorte le bras policier de la Grande-Bretagne."
Il faut trouver des solutions politiques pour ne pas avoir à faire de l'humanitaire au rabais
Pierre Henry de l'association France terre d'asile
Pierre Henry rappelle que le Royaume-Uni, qui comprend la Grande-Bretagne, n'est pas dans l'espace Schengen mais a signé le règlement "Dublin" qui ne le dédouane pas de toute responsabilité. "Ce règlement concerne la charge de l'accueil des migrants, et la Grande-Bretagne a fait plus : elle a signé un accord bilatéral en 2003 et 2009 au Touquet sur les contrôles frontaliers."
Il affirme qu'il "faut changer cela" mais que ce n'est qu'une partie de la solution. "Ça fait vingt ans que ça dure, rappelle-t-il en utilisant l'exemple du camp de Sangatte. Cela s'ajoute à une situation exceptionnelle avec des arrivées très concentrées en Méditerranée depuis un an et demi. Il faut trouver des solutions politiques pour ne pas avoir à faire de l'humanitaire au rabais".
Pierre Henry conclut en expliquant qu'il n'est pas très optimiste quant à un arrangement de la situation à court et moyen terme. "La situation n'évolue pas mais on peut toujours espérer".
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