Comme tous les ans, le Président de la république, des ministres, des diplomates ou encore des responsables religieux se rendront au traditionnel dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Il a lieu ce mercredi 22 février. Au total 700 invités sont attendus dans un grand hôtel parisien. Le dîner aura une saveur particulière cette année, puisqu'il se déroule en pleine campagne électorale. La plupart des candidats ont d'ailleurs été conviés, à l'exception de deux d'entre eux.
Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen n'ont pas reçu de carton d'invitation, "pour une raison très simple", explique Francis Kalifat, le président du CRIF. "Tous deux véhiculent la haine. À l'extrême-droite, il y a un rejet de l'étranger, et à l'extrême-gauche, c'est la haine d'Israël. Donc je crois qu'ils n'ont pas leur place à ce dîner", estime-t-il.
Cette manifestation est aussi l'occasion de rencontrer François Hollande. "Je lui ferai part de notre satisfaction d'avoir vu les actes antisémites diminuer", dit Francis Kalifat. "En 2016, il y a eu une baisse sensible de ces actes (61 %, ndlr) et nous lui en devons une part puisque le gouvernement, sous son impulsion, a réagi comme il se devait". Le président du CRIF salue notamment "la mise en place de militaires dans les rues pour protéger les lieux sensibles juifs".
Francis Kalifat compte également aborder le sujet de l'élection présidentielle pendant ce dîner et réaffirmer le "rejet des extrêmes". Le président du CRIF veut "faire barrage à Marine Le Pen quelque soit le candidat qui sera face à elle au second tour, dans la mesure où ce sera un candidat républicain". Il a d'ailleurs un message à faire passer au futur Président de la république : "Il faut rester vigilant face à l'antisémitisme dans notre pays. Même si les chiffres sont en baisse, ils n'intègrent pas la totalité de l'antisémitisme, notamment celui qui est véhiculé sur internet", a rappelé Francis Kalifat.
Il est ensuite revenu sur le caractère "prestigieux" de ce dîner, où toutes les personnalités se précipitent. "Le CRIF a réussi à en faire un véritable rendez-vous républicain, c'est tout sauf un dîner communautaire", assure son président. "On retrouve l'ensemble des forces politiques mais pas que, il y a aussi le monde diplomatique, religieux, associatif, et les médias. C'est le seul rassemblement de ce type", se satisfait Francis Kalifat.
Enfin, le président du CRIF a été interrogé sur l'affaire du couple juif agressé à Créteil en 2014, qui a pris une nouvelle tournure, après que le juge a décidé de ne pas retenir le caractère antisémite de l'agression. "Je suis scandalisé parce que cette agression était emblématique de ce que pouvait être une agression antisémite dans notre pays. C'est d'ailleurs après ça que le Premier ministre avait proposé d'organiser une année contre l'antisémitisme en France. Déqualifier l'affaire c'est quelque chose de très préoccupant. Nous allons nous y pencher de plus près et alerter les autorités pour voir ce qu'il s'est passé dans le cabinet de ce juge", a annoncé Francis Kalifat.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.