De nouvelles manifestations contre la loi de Myriam El Khomri ont dégénéré dans plusieurs villes de France jeudi 28 avril. 78 policiers et gendarmes ont été blessées, 214 manifestants ont été interpellé, "près de 1.000 depuis le début de ces manifestations contre la loi Travail". A-t-on atteint un nouveau degré de violence ? Pour le porte-parole du gouvernement, Pierre-Henry Brandet, "ce qui est sûr, c'est qu'hier, que ce soit à Paris ou en province, nous avons eu face à nous des individus particulièrement déterminés, qui étaient venus là pour casser du policier, casser du gendarme, détruire du mobilier urbain, s'en prendre au bien public."
Après avoir condamné les violences, l'Union nationale des étudiants de France (Unef) a dénoncé un "usage disproportionné de la force par la police" et "exigé" l’arrêt de l’utilisation des Flash-Ball. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a qualifié ces propos "d'irresponsables". "Quand on voit les vidéos, quand on voit les photos, on voit bien que face à ces individus particulièrement violents, il a fallu réagir avec force proportionnée et maîtrisée", a confirmé Pierre-Henry Brandet. "Ces consignes de force maîtrisée, elles sont rappelées à chaque veille de manifestation importante par le ministre de l'Intérieur. Évidemment que la police et la gendarmerie ne se permettent pas tout, bien au contraire."
L'état d'urgence n'est pas la négation de l'état de droit
Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur
Deux manifestations sont prévues les 1er et 3 mai. Pierre-Henry Brandet assure que "les mêmes consignes de fermeté ont été données aux forces de l'ordre. Les organisateurs ont une véritable responsabilité, il ne faut pas qu'ils s'en exonèrent. Il y a des services d'ordre qui sont quelquefois très adaptés aux manifestations et il y a des manifestations qui dans certains cas dégénèrent."
"Nuit Debout" a été créée le 31 mars, dans la foulée de la manifestation contre la loi Travail. La question de l'interdiction des rassemblements place de la République sera-t-elle donnée ? "C'est une décision qui ne m'appartient pas", explique le porte-parole du ministère. "Ce qui est clair, c'est que les rassemblements sont autorisés jusqu'à une certaine heure pour qu'il n'y ait pas de troubles et pas de nuisances. Il y a un certain nombre de personnes qui viennent perturber les dispersions. On ne peut pas interdire ces rassemblements même pendant un état d'urgence. L'état d'urgence n'est pas la négation de l'état de droit."