Droite, extrême-gauche, syndicats...Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve n'a épargné personne, en fustigeant le 29 avril dans la soirée "l'outrance" de "ceux qui essaient d'instrumentaliser" les violences commises en marge des manifestations contre la loi Travail ou de "Nuit debout". Il s'est exprimé après avoir rendu visite à un policier grièvement blessé lors de heurts pendant la manifestation contre la loi El Khomri à Paris. "Ceux qui essaient d'instrumentaliser ce contexte à des fins politiques en proposant qu'on interdise tout sont à la fois ignorants du droit, ignorants de ce qu'est l'état d'urgence et ignorants de ce qu'est la République et des principes de liberté qui la guident", a déclaré le ministre à la sortie de la Pitié-Salpêtrière.
"Ils sont eux aussi dans l'outrance", a affirmé Bernard Cazeneuve, précisant que dans le même temps, le gouvernement est "dans le respect du droit, le respect des forces de l'ordre et dans le respect de ce qu'est la République lorsqu'elle est forte d'elle-même". Le ministre de l'Intérieur venait de se rendre au chevet d'un gardien de la paix grièvement blessé à la tête au cours de la manifestation parisienne jeudi et dont l'état "reste sérieux" selon Bernard Cazeneuve. Ce policier de la Brigade d'information de voie publique (BIVP) assurait la liaison avec les organisateurs du défilé et était en tenue civile lorsqu'il a été frappé par un projectile, selon le préfet de police de Paris.
La "stratégie de maintien de l'ordre est parfois contre-productive, car elle conduit à augmenter les tensions et le niveau de violence".
William Martinet, président de l'Unef
S'il a dénoncé l'attitude des politiques, Bernard Cazeneuve a également dénoncé l'attitude des syndicats. "Ceux qui ont diffusé sur la police des affiches et des propos qui contribuaient à tendre (les relations avec les manifestants) n'ont pas témoigné d'un grand esprit de responsabilité", a estimé Bernard Cazeneuve faisant référence à une affiche de la CGT qui affirmait : "la police doit protéger les citoyens et non les frapper". Le Premier ministre, Manuel Valls a également réagi après ces violences. "Je condamne avec force les violences d'une minorité d'irresponsables. Ils devront rendre des comptes devant la justice. Soutien aux policiers", a-t-il affirmé sur son compte Twitter.
Le président de l'Unef, William Martinet a regretté sur RTL la "stratégie de maintien de l'ordre" établie par les forces de police à certains moments, la considérant "parfois contre-productive", car elle conduit à "augmenter les tensions et le niveau de violence, alors que normalement, le principal objectif est de maintenir le calme et ce droit de manifester".