Dans un rapport publié lundi, la police judiciaire relève les dernières tendances du crime organisé en France. Parmi elles les "dérives mafieuses" des bandes de cités installées dans le trafic de drogue, la cybercriminalité et des délinquants devenus des "businessmen".
La direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a rendu publique lundi, pour la première fois, une synthèse du rapport annuel réalisé par le Service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) dressant chaque année un état des lieux des "organisations criminelles" en France.
Ce document qui collecte les données des services de police, de gendarmerie ou du renseignement, livre les tendances du crime organisé pour "mieux connaître la menace et la combattre", a expliqué lors d'une conférence de presse son responsable, François Xavier Masson.
Il y a une logique d'alliance, et non plus d'affrontement, entre les groupes criminels
François Xavier Masson
Le cru 2013-2014 ne diffère pas sensiblement de celui des années précédentes, selon lui, mais souligne la persistance de "phénomènes prégnants" qui "sont discrets et opaques", a-t-il dit.
Le banditisme français traditionnel est "en concurrence" avec les "groupes criminels issus des cités sensibles" dont "le coeur de métier est le trafic de drogue". Leurs "dérives mafieuses, souvent violentes, constituent aujourd'hui un défi pour l'Etat", écrit le Sirasco. S'ajoute la délinquance venue des pays de l'Est, spécialisés par exemple dans les cambriolages "avec des gangs organisés".
"Il y a une logique d'alliance, et non plus d'affrontement, entre les groupes criminels", a détaillé M. Masson.
L'une des spécificités du crime organisé, a-t-il aussi dit, est la "prédominance du trafic de stupéfiants": 70% de son chiffre d'affaires, estimé "à 3,5 milliards d'euros par an", a-t-il indiqué.
L'essor de la cybercriminalité, l'adaptation du crime organisé "à la mondialisation" et la "diversification de ses activités" sont les autres caractéristiques relevées par le Sirasco.
"On passe du trafic de stupéfiants à celui de migrants", a estimé M. Masson pour qui les "groupes criminels sont désormais des businessmen", avec une "logique d'entreprise".
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