Les collants, victimes de l'obsolescence programmée ?
Pourquoi les collants ne durent pas ? Selon une enquête de l'association Halte à l'obsolescence programmée, il ne s'agit pas d'une impression mais d'un fait.
Votre collant se file au premier faux-pas ? Rien de bien étonnant pour l'association Halte à l'obsolescence programmée (HOP). "Dans 72% des cas, le collant ne dépasse pas six utilisations", constate l'association dans un rapport rendu publique mardi 15 mai.
Cette enquête avance plusieurs hypothèses pour expliquer pourquoi "les collants de nos grands-mères semblaient plus résistants quand les nôtres ne durent pas ?" Pour 40% des femmes interrogées, la durée de vie moyenne de cet accessoire ne dépasse pas les trois utilisations. Un constat qui interroge l'association. "A l'heure du collant-kleenex, on s'interroge. Le nylon serait-il à dessein fragilisé?"
Concernant les raisons de cette obsolescence, HOP avance deux hypothèses liées aux procédés industriels de fabrication. À savoir, la diminution des des additifs chimiques qui protègent le tissu et la baisse de la qualité des fils de nylon utilisés. "Pour en être complètement sûr il faudrait un lanceur d'alerte qui soit
en entreprise et qui nous dise "en effet, moi je mets tel dosage pour
que ça résiste moins" ", explique à l'AFP Laetitia Vasseur, déléguée
générale et co-fondatrice de HOP.
Des collants plus résistants selon la marque
Pointés du doigt pour l'impact écologique de cette "obsolescence accélérée", les industriels se défendent de les fragiliser sciemment. "J'ai un chimiste allemand qui l'a affirmé, et nous considérons avec nos experts que c'est tout à fait possible", ajoute la spécialiste. Et de poursuivre : "On ne peut pas aller jusqu'à la dénonciation dans le cadre d'une procédure juridique aujourd'hui, parce que ce n'est pas comme une imprimante qu'on peut démonter nous-mêmes..."
Le rapport établit cependant un classement des marques en fonction de leur capacité à durer, ressentie par les consommatrices. Les marques de luxe, telles que Wolford ou Bleuforêt, arrivent en tête, tandis que celles produites par les grandes surfaces finissent en bas de la pile.
"Aucune de ces marques, quel que soit leur positionnement prix, ne dépasse la note de durabilité de 3 sur 5 ! ", s'indigne l'association dans son communiqué. Une situation inacceptable pour HOP qui appelle l'industrie à rendre les collants plus durables mais aussi recyclables. "Le collant, ça n'a rien de très glamour, c'est un produit complètement issu de la pétrochimie", note Laëtitia Vasseur.
Pour ce faire, l'association préconise d'inventer par exemple des collants fins "complètement biodégradables et
compostables", qui ne dureraient pas mais pollueraient moins. Les
collants plus épais devraient eux être renforcés pour durer encore plus
longtemps.
