Un collectif citoyen monte en puissance. Le 6 mai prochain, MaVoix va choisir par tirage au sort ses candidats aux législatives de juin qui seront chargés de hacker l’Assemblée nationale. Ça vous dirait d’être député à l’Assemblée ? Parce que franchement, vous êtes content de la politique aujourd’hui ? Vous vous sentez représenter ? C’est ainsi que depuis quelques semaines, le collectif MaVoix interpelle les passants dans la rue et dans une vidéo sur les réseaux sociaux. À ce jour, 210 citoyens lambda se sont inscrits.
Et le samedi 6 mai, le collectif MaVoix va organiser un tirage au sort, homologué par un notaire, pour choisir ses candidats d’un nouveau genre dans une cinquantaine de circonscriptions où le mouvement est implanté. Le collectif MaVoix rêve d’organiser ce tirage au sort dans les arènes de Lutèce, dans le 5e arrondissement de Paris. Tout un symbole, pour revenir au fondement de la démocratie directe. Dans l’Antiquité, Athènes s’en remettait au hasard pour élire ses députés.
L’idée c’est que les députés soient des anonymes et qu’ils ne fassent pas carrière. En fait, la personnalité du
candidat importe peu, il n’aura même pas sa trombine sur les affiches de
campagne, car, député, même s’il il sera formé par le collectif, votera ce
qu’on lui dit de voter. Les candidats s’engagent par écrit à voter ce que les citoyens
leur auront dit de voter. Quand un projet de loi arrivera à l’Assemblée, un
vote sera organisé sur une plateforme sécurisée sur internet.
Imaginons, la consultation sur internet donne 60% pour et 40% contre. S’il y a 10 députés MaVoix à l’Assemblée nationale, 6 députés voteront pour et 4 voteront contre. L’idée du collectif c’est "de hacker" l’Assemblée, de changer le logiciel de la politique française, d’entrer
dans l’Assemblée Nationale pour introduire de la démocratie directe.
Non seulement le collectif MaVoix n’a pas de ligne
politique ni de programme mais il n’a pas non plus de leader ou de
porte-parole. Pas question que la personnification et l’ego interfèrent. Ils refuseront donc de venir dans les studios de
RTL.
Une des nouveaux militants explique son choix : "Je me souviens quand j’ai eu 18
ans j'étais vraiment heureuse de pouvoir voter. Et 15 ans après, je vais aller voter en traînant des pieds pour la présidentielle, je ne sais toujours pas pour qui je vais voter. Je n'arrive plus à retrouver cette excitation. C'est au citoyen de se réapproprier sa force, son vote, sa voix".