Le journal de 8h : les proches d'Adama Traoré ne croient pas à la version officielle

Nouvelle nuit de tension dans le Val d'Oise, trois jours après la mort d'un jeune de 24 ans au cours d'une interpellation. Les violences se sont produites à Beaumont-sur-Oise, Persans, Champagne et L'Isle-Adam. Une station-service et six voitures ont été partiellement incendiées et cinq personnes ont été interpellées. L'autopsie pratiquée sur le corps d'Adama, 24 ans, semble écarter la thèse d'une bavure policière, mis en avant par sa famille. Jeudi, le procureur de la République à Pontoise Yves Jannier avait indiqué qu'Adama Traoré souffrait d'"une infection très grave", "touchant plusieurs organes".

Selon lui, le médecin légiste n'a pas relevé de "traces de violence significatives" sur le corps. Des "égratignures" ont simplement été constatées, "mais rien de significatif", a-t-il ajouté. "Manifestement, cette personne n'aurait pas subi des violences, comme certains membres de sa famille ont pu le dire", a poursuivi le magistrat.

Hawa Traoré, la sœur d'Adama, comme le reste de sa famille parle depuis mardi d'une bavure, voire d'un assassinat. "On m'a dit au départ qu'il avait fait une crise d'épilépsie, le lendemain, on me dit qu'il a fait une crise cardiaque, aujourd'hui, on me dit que c'est une infection gravissime qui l'aurait tué. Demain ça va être quoi ?", déplore-t-elle. "On nous dit, et je veux bien l'entendre, qu'il avait une infection, mais pour moi ce n'est pas ce qui l'a tué". La sœur du jeune homme rappelle qu'une heure avant son décès, Adama faisait du vélo, que la veille, il jouait au foot avec ses amis. "Pour quelqu'un qui était gravement infecté, je trouve ça bizarre". Hawa a annoncé au micro de Bruce Dugénie que la famille allait surement demandé une contre-expertise et lance un appel au calme. "Je demande à tous les jeunes de ne rien faire. Cette haine, cette rage qu'ils ont, ça dessert Adama, ça nous dessert, nous la famille. Restez tranquilles". 

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