Francine Néago a consacré sa vie aux orangs-outans. Cette primatologue reconnue vit en Indonésie, au plus près de ces singes. En décembre dernier, elle était de retour à Paris pour récupérer son minimum vieillesse d'un montant de 800 euros par mois, c'est-à-dire "une fortune en Indonésie". Mais celle qui pensait ne rester que quelques jours est tombée de haut. Les règles ont changé et pour bénéficier de ce minimum vieillesse, il faut vivre en France au moins six mois.
A 86 ans, Francine Néago s'est retrouvée complètement démunie et à la rue. "Je ne me doutais pas qu'ils allaient refuser", confie-t-elle. La scientifique a été conduite dans un foyer pour sans abri. Elle se souvient : "J'avais l'impression que j'allais rester là pour le restant de ma vie". La primatologue salue "les anges" qui y travaillent mais se rappelle aussi du psychiatre qui la croyait folle et voulait la faire enfermer.
Finalement, Francine Néago a été sauvée par une doctoresse qui lui a tendu la main et a alerté les médias. Dès lors, la solidarité s'est mise en route. La communauté scientifique s'est mobilisée, notamment Daniel Pennac, "un homme merveilleux". Privée de son minimum vieillesse, Francine Néago peut compter sur la cagnotte de plus de 10.000 euros générée par ses pairs et par le grand public. "C'est le paradis !", jure-t-elle. Ravie, elle repart pour l'Indonésie le 15 mars avant de s'occuper encore des orangs-outans. "Ma vie, c'est ça. Je mourrais sans eux", conclut-elle.