L'automne 2016 semble marquer pour le secteur du bâtiment la sortie d'une période absolument noire de quinze trimestres dans le rouge. Le 19 octobre, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a annoncé 2% de progrès en termes de volume de travail entre juillet et septembre. "Oui, on peut dire que l'activité repart", confirme Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment, au micro de RTL.
Le secteur affiche ainsi des chiffres en hausse dans le neuf, c'est-à-dire sur les autorisations de chantiers et les permis de construire. Tous les voyants ne sont pas encore au vert, cependant. "Reste le problème du marché de la rénovation qui est encore encalminé", précise le spécialiste qui, tout en tempérant, se veut optimiste : "On parlera de sortie de crise lorsque nos entreprises et nos artisans se remettront à gagner de l'argent. Mais on a, au moins, un début de perspective de volume qui devrait se stabiliser pour un certain temps et donner un peu de visibilité pour nos entreprises".
Jacques Chanut a "plusieurs explications" dans ce regain de forme, notamment la faiblesse des taux d'emprunts bancaires. "Mais surtout, c'est qu'il y a un besoin. Il manque un million de logements dans notre pays, il y a plus de trente-cinq millions de logements à rénover et on a un pays qui a une démographie positive, dont il y a besoin d'équipements. Très clairement, ce qui est important, c'est que le marché est là", observe-t-il.
Il est néanmoins trop tôt pour envisager une vague d'embauches dans le bâtiment d'ici la fin de l'année. Pour le moment, l'objectif consiste surtout à "arrêter de détruire des emplois" et revenir à l'équilibre entre "les destructions naturelles d'emploi et les réembauches". Cela constituerait une "première depuis huit ans", explique Jacques Chanut, en espérant tout de même "pouvoir recréer des emplois" en 2017. À une condition tout de même : "Que la concurrence loyale existe, et que ce fléau qui est la fraude au détachement européen soit régulée".
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