La vitesse réduite à 80 km/h sur les routes secondaires testée en 2015

Le gouvernement expérimentera en 2015 une limitation de la vitesse sur les routes secondaires à 80 km/h au lieu de 90 km/h, mais seulement sur d'infimes portions afin de ménager des automobilistes réticents face aux demandes insistantes des associations de prévention.

La réunion du Conseil national de la sécurité routière intervient alors que les chiffres du nombre de tués sur les routes devraient repartir à la hausse cette année, avec une centaine de tués en plus. Cela va pousser le ministre de l'Intérieur à annoncer toute un série de mesures en janvier prochain.

La plus spectaculaire est donc cet abaissement de la vitesse. Une mesure que le gouvernement hésite à prendre tellement elle est impopulaire. Pour preuve : ce sondage publié il y a quelques mois, où plus de huit automobilistes sur dix se disaient contre.

Une expérimentation limitée

Du coup, il ne s'agira que d'un expérimentation - sur trois axes qui restent encore à définir - sur "le réseau bidirectionnel", c'est-à-dire sans séparateur entre les deux sens de circulation. On est donc bien loin d'un déploiement à grande échelle.

Cette expérimentation devait débuter en févier-mars prochain et durer deux ans. Elle s'achèvera juste avant l'élection présidentielle. Le temps que les chiffres soient analysés, la mesure risque donc d'être renvoyée aux calendes grecques.

Selon les experts, abaisser la vitesse de 90 à 80 permettrait de sauver de l'ordre de 350 à 400 vies par an. Explication : si l'on roule à 80, l'énergie du choc serait 20% moindre. Mais surtout, on a la possibilité de descendre plus vite à une vitesse voisine de 60 km/h. Là, on a des chances de survie ou de blessures moins graves.

Ces arguments sont balayés d'un revers de main par les opposants, qui estiment que les voitures rouleront à la même vitesse que les poids-lourds et que cela pourrait créer des bouchons. Ils jugent aussi que tout dépassement deviendrait impossible, voire extrêmement dangereux.