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La Syrie perdue de vue par les médias, noyée par l'élection présidentielle

Dans sa revue de presse, la journaliste Adeline François revient sur l'impact de l'élection présidentielle sur le traitement de la crise syrienne.

Des rebelles syriens à Alep, le 12 décembre 2016
Crédit : STRINGER / AFP
Adeline François
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"Ton tour arrive, docteur". Quatre mots tagués sur le mur d'une école qui ont provoqué une étincelle. Il y a exactement six ans, le 15 mars 2011, des adolescents osaient écrire ce message à l'adresse de Bachar el-Assad sur les murs de leur école de Deraa en Syrie. L'arrestation des écoliers frondeurs soulève une vague de protestation dans tout le pays ; on est quelques mois après les printemps tunisien et égyptien qui ont chassé les dictateurs au pouvoir. Rien de comparable ne va arriver en Syrie. Ce fut juste le début d'une guerre qui a tué des centaines de milliers de syriens et jeté des millions de familles sur les routes de l'exil.

"Et nous, malgré nos convictions, notre intérêt, notre bonne volonté nous oublions la Syrie", écrit le 15 mars Juliette Bénabent dans Télérama... "La Syrie s'éloigne de notre actualité, occupée par la scabreuse chronique de notre présidentielle ou les frasques de Donald Trump. Nous oublions la Syrie parce que le martyr du peuple syrien dépasse notre entendement et parce que nous sommes saisis de vertige devant la faillite du droit international bâti au lendemain de la Seconde Guerre mondiale".

"Syrie, 6 ans de solitude", titre l'hebdomadaire. Que reste -t-il des débuts de ce printemps martyrisé ? Dans Libération, témoignage d'un ancien habitant d'Alep réfugié en France : "Il n'y a pas de réponse rapide à cette question qui vient comme un poignard se planter au fond du cœur (...) nous avons contracté le virus de l'espoir, cette noble passion est notre péché originel."

La chronique des élections continue

Élections aux Pays-Bas d'abord ; "Les fractures de l’Europe" titre Le Figaro en une, "Un vote test pour l'Europe" en une de La Croix. Les Pays-Bas lancent une saison électorale à haut risque en Europe. Les prochains à voter, c'est nous, mais la campagne reste polluée par les affaires. "Le débat confisqué" titre L'Humanité en une le 15 mars. Confisqué par la droite, et de fait on ne parle pas de programme en une des journaux mais de la mise en examen de François Fillon. "Victime d'un travail de sapes" titre Le Canard enchainé,qui fait une nouvelle révélation le 15 mars : Pénélope est à vendre. Pénélope, c'est une boutique qui a mis la clef sous la porte. Et ça ne s'invente pas, elle est située à Chaumont en Haute-Marne, la ville de Luc Chatel, le porte parole de François Fillon, et c'est une boutique spécialisée dans le tricot...

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Du reste, la presse ironise sur la mise en examen de François Fillon sur le thème "Et alors ?" Certes, c'est inédit dans l'histoire mais c'était attendu... "Ce qui a été vécu n'est-il plus à vivre ?", se demande Cécile Cornudet qui explique dans Les Échos que François Fillon avait lui-même anticipé cette mise en examen. L'événement survenant, il n'aura pas à en revivre les conséquences.

C'est ce que veut croire le site Atlantico, qui affirme que François Fillon a atteint le "point Chirac", ce point au-delà duquel n'importe quelle affaire devient neutre dans le parcours politique du candidat. Souvenez vous en 2002 : Jacques Chirac est candidat a la présidentielle, il est plombé par les scandales de frais de bouche, des emplois fictifs et des valises de liquide. À l'époque plus personne ne pouvait avoir le moindre doute sur la distance sibérienne qui le séparait de l'honnêteté. Malgré tout, 80% des français voteront pour lui au second tour face à Jean-Marie Le Pen. Mais comparaison n'est pas raison...

À quoi comparer cette campagne ?

Vous avez forcément entendu tel expert ou tel collègue dérouler l'analyse selon laquelle puisque Donald Trump a été élu, Marine Le Pen peut l'être aussi... Eh bien il faut lire l'article du site Slate qui nous dit que "Non, ça n'a rien". Ce présumé bon sens oublie en effet que les pratiques électorales, les institutions et les programmes des candidats populistes aux États-Unis et en France n’ont à peu près rien à voir.

En France, la présidentielle attire en moyenne 75 à 80% des électeurs inscrits... ce n'est pas du tout le cas aux États-Unis où 55% des électeurs se sont abstenus. Les USA, c'est aussi le bipartisme triomphant ; Donald Trump n'a eu qu'un adversaire, Hillary Clinton, quand Marine Le Pen en a au moins quatre. Il y a aussi une sacrée différence d'images : Donald Trump a multiplié les outrages pendant la campagne, se rapprochant davantage de Jean-Marie Le Pen, alors que sa fille tente dans cette campagne de  se tailler une stature présidentielle en adoucissant ses postures.

La famille est-elle une démocratie ?

C'est la question passionnante posée par La Croix. En 1994, l'ONU avait déclaré que la famille était la plus petite démocratie au cœur de la société. En réalité, la comparaison ne tient pas du tout : historiquement la famille a d'abord été conçue sur un modèle monarchique, avec à sa tête un pater familias détenant le pouvoir sans partage. Il a fallu attendre 1970 pour que la notion d'autorité parentale efface la puissance paternelle. Et puis, les enfants ont acquis quelques droits : on a banni la fessée, on prône la bienveillance, la communauté éducative se déchire entre le règne des enfants rois et celui des parents tyrans... entre ces enfants qui gomment le nom du père sur des affiches, et ces parents qui réclament le remboursement de l'argent de poche...

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