Vous pouvez à tout moment soumettre une affaire à Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations nécessaires à l'équipe de l'émission pour programmer, peut-être prochainement, ce fait-divers dans L'Heure du Crime.
Aujourd'hui, nous revenons sur un fait divers de la fin du 18ème siècle qui a provoqué une véritable psychose pendant trois longues années, dans une région reculée de notre pays, aux confins du Vivarais et du Gévaudan. Nous partons sur les traces sanglantes d’une bête inconnue qui a attaqué 250 personnes, en majorité des femmes et de jeunes enfants entre avril 1764 et juin 1767, faisant – au moins – 130 morts et 70 blessés !
Cette affaire de « la bête du Gévaudan » a fait couler par la suite autant d’encre que de sang. Des dizaines de livres, des milliers d’articles, des documentaires, des films de fictions, qui se sont inspirés des hypothèses émises au fil du temps par des historiens, des journalistes, des zoologues… et même des criminologues ! Et pourtant, on peut dire que le mystère plane encore aujourd’hui sur l’auteur de cette tragédie : Un loup, un ours, une hyène, un singe cynocéphale ou alors, un hybride entre loup et chien, avec la possibilité que « la bête » ait été téléguidée par la main diabolique et criminelle d’un sadique pervers.Gérard Roche, mon invité, en a fait un roman passionnant où il livre sa propre hypothèse sur cette affaire...
Oui, la bête du Gévaudan était bien réelle : elle a été tuée ( les théories diffèrent) le 19 juin 1767 par un certain Jean Chastel, un garde chasse. Un procès verbal conservé aux archives nationales et rédigé le 20 juin 1767 par maître Marin, notaire royal de Langeac, nous renseigne de la manière suivante :
Cet animal n’a des ressemblances avec le loup que par la queue et le derrière, sa tête est monstrueuse ! Ses yeux ont une membrane singulière qui part de la partie inférieure de l’orbite venant au gré de l’animal recouvrir le globe de l’oeil. Son col est recouvert d’un poil très épais d’un gris roussâtre traversé de quelques bandes noires, il a sur le poitrail une grande marque blanche en forme de coeur, ses pattes ont quatre doigts armés de gros ongles qui s’étendent beaucoup plus que celles des loups ordinaires, elles ont ainsi que les jambes, qui sont fort grosses, surtout celles de devant, la couleur de celles du chevreuil, cela nous paru une observation remarquable parce que de l’avis de ces mêmes chasseurs on n’a jamais vu aux loups de pareilles couleurs.
Il est encore paru à propos d'observer que ses côtes ne ressemblent pas à celles du loup ce qui donnait à cet animal la liberté de se retourner aisément, au lieu que les côtes des loups étant obliquement posées ne leur permettent pas cette facilité.Procès verbal du 20 juin 1967
A l'époque, les crimes de la bête ont créé une réelle peur panique et de nombreuses catastrophes en pays Gévaudan. Un problème qui est remonté jusqu'aux oreilles du roi. Louis XV envoya alors plusieurs troupes royales pour tuer la bête, sans succès. A la mort de l'animal, il sera présenté à la cour du roi...
Gérard Roche, sénateur de Haute-Loire est l'auteur du livre Gévaudan, le roman de la bête paru aux éditions De Borée