"Je n'ai qu'une parole" : le combat d'Éric Girard face au cancer

Il est un entraîneur renommé dans le monde du basket français, mais se deux plus grands matchs, il les a joués et gagnés face à la maladie. Eric Girard publie Je n'ai qu'une parole, un livre dans lequel il évoque son cancer de la corde vocale gauche, sa récidive, son ablation du larynx, puis sa voix retrouvée grâce à une prothèse.

L'écriture de ce livre a bien des sens. "Si les gens qui vont avoir ce problème peuvent avoir une lueur d'espoir, qu'en se battant et en y croyant, on peut revenir au même niveau qu'on était avant - garder son travail, ses passions, les joies -, eh bien ma foi, ce sera déjà ça de gagné", confie à RTL le coach de l'ESMM Le Portel. Certes, sa voix nouvelle est bien différente : "Je ne me retrouve pas dans ce débit haché, lent, caverneux. Cette voix ne me ressemble pas". Mais au moins peut-il s'exprimer.

La vie sera différente, mais il y aura la vie

Sandra, l'épouse d'Eric Girard

En 2011, la terrible nouvelle tombe : on lui diagnostique un cancer de la corde vocale gauche. "Un cancer foncièrement dégueulasse", écrit-il. "Quand on ne fume pas et qu'on vous diagnostique le cancer du fumeur, quelque part, il y a une incohérence, quelque chose de pas normal", affirme Eric Girard, qui ajoute : "Mais voilà, c'était comme ça, je ne pouvais rien y changer. Donc il y a deux solutions : tout laisser tomber, se plaindre et couler, ou se dire  'c'est la faute à pas de chance' et se retrousser les manches".

Opéré une première fois, l'entraîneur est victime d'une récidive et doit subir un laryngectomie totale. Le président de Le Portel, malgré cela, le prolonge de trois ans et lui propose un vrai projet sportif. Son épouse Sandra lui promet : "La vie sera différente, mais il y aura la vie". "Elle a été d'une aide fantastique. Quand on est ancien mannequin - elle a été Miss Alsace - et qu'on se retrouve avec un mec amoché comme je le suis maintenant, beaucoup de femmes auraient peut-être tourné les talons. Et elle, elle a été là du début à la fin", confie le coach.

C'est possible de le faire

Eric Girard, entraîneur de l'ESSM Le Portel

A 49 ans, Eric Girard doit alors tout réapprendre. Compétiteur, il se promet de guérir le plus vite possible et d'apprivoiser cette nouvelle voix. Au prix de grands efforts, le basketteur surmonte ce défi. De retour sur le banc de Le Portel, il a dû s'adapter. "Ça été un changement, une adaptation entre le coach que j'étais avant, qui pouvait monter dans les octaves pour remettre ses joueurs dans le droit chemin, et celle que j'ai aujourd'hui. Mais il y a toujours des solutions. En m'adaptant, j'ai trouvé des solutions dans ma communication qui, je dirais presque aujourd'hui, me rend quasiment meilleur que ce que j'étais avant. Parce que crier apporte finalement, avec du recul, rarement une vraie solution".

A la tête d'une équipe ambitieuse, Eric Girard savoure la chance qu'il a eue de pouvoir être opéré à temps. Il adresse un message à toutes les personnes victimes du même cancer : "C'est possible de le faire". "Il n'y a que l’exigence qui fait qu'on arrive à relever les challenges" , conclut-il.

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