Jeudi 20 mars 2014 : Le mystère de la veuve "suicidée"

Le 1er décembre 2005, Dominique Aubry est retrouvée pendue dans sa péniche parisienne. Riche veuve d'un célèbre marchand d'art, elle possédait une fortune estimée à 14 millions d'euros. Alors véritable suicide ou meurtre déguisé ? Les deux hommes qui avaient passé la soirée avec elle avant sa mort sont jugés depuis le 4 mars devant la Cour d'Assises des Hauts de Seine.

La péniche de la victime se trouvait au pied des tours de La Défense

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Bonjour à tous !

Après l’acquittement mardi dernier des deux proches, accusés d’avoir assassiné, en 2005, une riche veuve, retrouvée pendue dans sa péniche des bords de Seine, nous revenons sur l’ensemble de l’affaire.

Nous revenons sur les nombreuses zones d’ombre qui font de ce dossier un vrai polar à la Colombo comme l’ont constaté mes invitées, les journalistes Cindy Hubert d’RTL et Valérie Mahaut du Parisien.

Premier acte : Une très riche veuve, inconsolable de la disparition brutale de son mari, noie son chagrin dans l’alcool et les tranquillisants. Le 1er décembre 2005, on la retrouve pendue à bord de sa luxueuse péniche, face au pont de Puteaux. L’affaire est classée. C’est un suicide.

Acte II : La mère et le frère de la victime, persuadés qu’il s’agit d’un crime maquillé en suicide, portent plainte.

Acte III : Les enquêteurs découvrent que l’une des deux dernières personnes qui ont dîné la veille avec la victime est son légataire universel. Puis on découvre l’ADN de la deuxième personne sur la corde qui a servi à la pendaison.

Acte IV : Le procès, avec une bataille d’experts qui reviennent à la barre sur leurs premières conclusions et fragilisent l’accusation. J’allais oublier de dire qu’un chien a même failli être cité comme témoin !

Jacques Pradel

Dominique Aubry, riche veuve d'un célèbre marchand d'art, est retrouvée pendue à un escalier de sa péniche "La Martinique" le 1er décembre 2005. La thèse du suicide s'impose immédiatement. La victime, âgée de 57 ans, avait sombré dans la dépression depuis la mort subite de son mari au début de l'année 2005 et avait tenté de mettre fin à ses jours au mois de juillet.

Mais la famille de Dominique Aubry refuse de croire au suicide et dépose plainte en se constituant partie civile. La veille de sa mort, la victime dinait sur sa péniche, située au pied des tours de La Défense, avec deux amis qui pourraient avoir un certain intérêt à sa mort : Franck Renard Payen, un ami de longue date devenu son "fils spirituel" et Olivier Eustache, rencontré au cours de l'été précédent. Deux mois avant sa mort, Dominique Aubry avait changé son testament, avec l'aide d'Olivier, pour faire de Franck son légataire universel.

La mort de Dominique Aubry pourrait donc se révéler être un meurtre. Un meurtre qui aurait été commis pour toucher l'héritage estimé à 14 millions d'euros. Le dossier est donc rouvert.

Mais aucune preuve ne permet de conclure à un homicide et les experts se contredisent sur la thèse du suicide. En 2011, les deux hommes bénéficient d'un non-lieu qui sera infirmé par la Cour d'Appel de Versailles.

Plus de 8 ans après les faits, Franck Renard Payen et Olivier Eustache se retrouvent donc devant la justice. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Invités : Cindy Hubert, journaliste au service Police-Justice d’RTL ; Valérie Mahaut, journaliste au Parisien ; Eric Dupond-Moretti, avocat d'Olivier Eustache