C'était nécessaire alors elle l'a fait. L'association féministe et anti-raciste Lallab lance ce mardi 27 mars sa première Journée internationale des femmes musulmanes, en collaboration avec le site américain Muslim Girl, le quotidien français SaphireNews et le site français Cheek Magazine.
Objectif de cette journée de mobilisation ? "Révolutionner le récit fait sur les femmes musulmanes et promouvoir une représentation médiatique plus inclusive", peut-on lire sur le site de l'association Lallab.
Emnus, rédactrice en chef du magazine Lallab et membre du comité d'organisation de cette journée explique en effet à RTL Girls que "le traitement médiatique des femmes musulmanes est parfois, voire souvent, empreint de représentations stéréotypées et infantilisantes" : femmes soumises, oppressées ou ignorantes, qu'il faut sauver de l'emprise d'un père ou d'un frère... ces images ne correspondent en rien à "la pluralité des femmes musulmanes en France", ajoute Emnus, et ont une incidence directe dans le quotidien des femmes musulmanes.
On peut être victime d'islamophobie sans être musulmane
Emnus, membre de l'association Lallab
"On se retrouve à être discriminées, insultées, violentées. Il y a une vraie diabolisation des femmes musulmanes et notamment celles portant le voile", raconte Emnus à RTL Girls avant d'ajouter que, dans l'esprit de certaines personnes, "maghrébine est égale à musulmane, alors que ce n'est pas forcément le cas. On peut donc être victime d'islamophobie sans être musulmane".
Pour la rédactrice en chef, il convient alors de revoir la manière dont on parle des femmes musulmanes, notamment dans les médias où elles sont partout sans qu'on les entende jamais. "Cette journée d'initiatives, on voudrait l’étendre au quotidien pour laisser la parole aux femmes musulmanes, amplifier leurs voix, écouter ce qu'elles ont à dire, s'intéresser à leur vécu sans se cantonner à ce qu'impose l'agenda médiatique ou politique".
Pour se faire, l'association Lallab mise sur les réseaux sociaux et incite les Françaises et les Français à "rendre hommage et célébrer les femmes musulmanes que l'on connaît pour exprimer notre solidarité envers elles", explique la représentante de l'association Lallab avant de conseiller à tous et à toutes d'apprendre à "prendre du recul et développer un esprit critique sur ce qui nous est représenté dans certains médias comme dans les films".
Emnus conseille également de "plébisciter les médias et supports qui donnent la parole aux principales concernées". Ne pas alimenter les mauvais buzz mais valoriser les initiatives positives, en quelques sortes. À l'image du magazine Lallab qui tire, justement, le portrait de toutes ces femmes aux parcours diversifiés et passionnants. Preuve qu'il y a, comme le confie Emnus, "énormément de manière d'être féministe et de s'émanciper".