INVITÉE RTL - Rentrée scolaire 2024 : "Il n'y aura pas un professeur devant chaque classe", déplore Sophie Vénétitay

Gouvernement démissionnaire, annonces suspendues, manque de professeurs... Sur RTL, la secrétaire générale du SNES-FSU revient sur les points chauds à la veille d'une rentrée scolaire "très étrange".

La rentrée scolaire aura lieu le 2 septembre 2024.

Crédit : Idriss Bigou-Gilles / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

RENTRÉE SCOLAIRE - Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, est l'invitée de Stéphane Carpentier

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L'heure de la reprise a sonné ! Lundi 2 septembre, 12 millions d'élèves sont attendus sur le chemin de l'école. Cette rentrée scolaire est "très étrange", estime Sophie Vénétitay sur RTL ce dimanche 1er septembre, avec un gouvernement démissionnaire et une ministre de l'Éducation nationale "qui doit gérer les affaires courantes".

C'est aussi une rentrée "en suspens" avec "beaucoup d'annonces aujourd'hui suspendues, comme la réforme du brevet des collèges, où nous allons accueillir nos élèves de 3e sans savoir quoi leur dire sur ce qu'ils feront dans quelques mois", déplore la secrétaire générale du SNES-FSU.

Elle revient également sur une nouveauté : l'enseignement en groupe en 6e et 5e, en français et en mathématiques. "Contrairement à ce qu'avait dit Gabriel Attal en décembre 2023 lorsqu'il était encore ministre de l'Éducation nationale, il n'y aura pas des groupes de niveau de partout." Pourquoi ? "Un certain nombre d'enseignants refusent de trier leurs élèves. C'est quelque chose qu'on soutient et qu'on a appelé à faire." Et de poursuivre : "Pour que les élèves réussissent, il faut qu'ils soient dans de petits groupes et mélangés selon leur niveau pour apprendre et pouvoir progresser."

Des trous dans les emplois du temps des élèves à prévoir

Sauf qu'en raison du contexte politique, "il y aura autant de configuration de groupes que de collèges" lors de cette rentrée scolaire. "Très vite, il va falloir remettre tout ça à plat pour que les élèves puissent travailler dans de bonnes conditions", espère Sophie Vénétitay.
La ministre Nicole Belloubet a reconnu que le budget de l'Éducation nationale ne répond pas aujourd'hui aux besoins. "On manque d'abord de professeurs. Il n'y aura pas un professeur devant chaque classe à la rentrée, c'est une certitude", assure la secrétaire générale du SNES-FSU.

"On va aussi manquer de professeurs en cours d'année pour assurer des remplacements. Il va y avoir des trous dans les emplois du temps des élèves. Ils vont manquer certaines heures de cours. Ce n'est plus possible d'accepter ça en 2024. Ça dure depuis plusieurs années", déplore-t-elle. Exigeant "des mesures d'urgence", avec notamment "un budget à la hauteur pour mieux payer les professeurs et améliorer leur condition de travail".

Un métier devenu "très difficile"

Sans parler de "plusieurs milliers de postes non pourvus", rappelle Sophie Vénétitay. "Lors des concours de recrutement en juin 2024, près de 3.000 postes d'enseignants du primaire, des collèges et des lycées n'ont pas été pourvus. Ça s'ajoute à tous ceux qui n'ont pas trouvé preneur les années précédentes." Selon elle, "les rectorats ont parfois essayé de bricoler en recrutant en dernière minute" des professeurs contractuels via "de petites annonces". "Ça ne va pas permettre de tenir toute l'année. Ce n'est pas satisfaisant."

Si enseigner reste "passionnant", le métier est devenu "très difficile en raison des conditions de travail". C'est aussi un métier "pas suffisamment bien payé" avec des écarts de salaire entre le public et le privé. "Bien souvent, il n'y a pas photo. C'est le privé qui l'emporte." Sans parler des classes surchargées. "Dans une heure de cours, vous n'avez pas le temps de vous occuper de tous les élèves alors même que c'est le cœur de notre métier", conclut Sophie Vénétitay, amère.

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