Le vieux serpent de mer sur les vacances scolaires revient sur la table. C’est directement Emmanuel Macron qui en parle en proposant de les réduire. "C’est dommage qu’on n’arrive pas à se décider, c’est un sujet depuis 2008", déplore Éric Charbonnier, l'un des meilleurs spécialistes des questions de l’éducation en Europe, invité au micro de RTL ce dimanche 9 février.
À propos des vacances d’été, il estime qu’"elles ne sont pas plus longues en France qu’ailleurs". Avec huit semaines de vacances, la France est sous la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui est de neuf semaines, avec notamment trois mois de vacances en Finlande, en Espagne ou en Grèce.
"Par contre, c’est vrai qu’on a des vacances intermédiaires beaucoup plus longues qu'ailleurs : huit semaines de vacances intermédiaires, c’est le record du monde des pays de l’OCDE", reconnaît le spécialiste. Le cumul des deux mène donc à un "nombre important", mais il estime que "ce ne sont pas forcément les vacances d’été qu’il faut réduire".
Éric Charbonnier estime que "du point de vue de l’enfant, avoir sept semaines de cours et une semaine de vacances est un bon rythme". Il veut surtout pousser la réflexion plus loin : "Qu’est-ce qu’on peut faire en changeant les rythmes scolaires ? Est-ce qu’on va proposer du soutien aux élèves, quelque chose de plus ludique, quelque chose qui change de l’année scolaire ? L’année est longue, condensée, dure, si c’est pour rajouter des semaines de cours avec des choses inintéressantes, ça ne va pas forcément améliorer la performance des élèves."
Le spécialiste pointe plusieurs problèmes systémiques. "Quand on regarde nos écoles élémentaires, on est le seul pays du monde avec quatre jours d’école par semaine, les autres sont à cinq voire à six. On sait qu'on apprend mieux le matin", indique-t-il.
Ce dernier met en avant les inégalités face aux vacances, "ce n’est pas la responsabilité de l’Éducation, mais tous les enfants ne font pas la même chose durant les vacances scolaires, ça crée des écarts", le nombre trop important d’élèves par classe, "au lycée, la taille des classes est parmi les plus élevées des pays de l’OCDE" et "un climat de discipline qui s’est dégradé, 17% du temps scolaire est perdu à faire de la discipline au début de chaque cours au collège". Les discussions sont donc loin d’être terminées autour de ce sujet. "On ne peut pas débattre des rythmes scolaires sans réfléchir à comment on travaille avec les élèves et qu’est-ce qu’on fait", lance d’ailleurs Éric Charbonnier.
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