INVITÉ RTL - Antisémitisme : on ne peut pas "être sereinement juif" dans la société française aujourd'hui, estime le président du Crif
Yonathan Arfi, président du Crif, revient sur les blocages et manifestations pro-palestiniennes dans les universités et la multiplication des actes antisémites.
Le Conseil représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) organise lundi 6 mai son dîner annuel, dans un contexte bien particulier : des blocages et manifestations pro-palestiniennes à Sciences Po mais aussi dans plusieurs universités. Invité de RTL ce vendredi 3 mai, Yonathan Arfi, président du Crif, confie son "inquiétude". Selon lui, on ne peut pas "être sereinement juif" dans la société française aujourd'hui, "on doit se battre pour l'être, mais sereinement non". "Il y a un risque, c'est celui que s'impose une terreur intellectuelle, une chape de plomb sur nos universités. Je crains que demain il y ait un dictat de la radicalité sur l'ensemble de notre monde académique. (...) Un étudiant juif ne peut plus être un étudiant ordinaire parfois", ajoute-t-il.
"Il y a toujours eu des voix sensibles à la cause palestinienne, c'est important qu'elles existent. Je me désole de toute détresse de populations civiles, qu'elles soient israéliennes ou palestiniennes et en particulier à Gaza. Néanmoins, dire ça ne permet pas toutes les radicalités, les discours haineux", ajoute le président du Crif selon qui "il y a une volonté d'hystériser la jeunesse, c'est une manière de semer le chaos. Beaucoup d'acteurs ont intérêt au chaos, c'est le cas de La France insoumise".
La France Insoumise a justement été clairement pointée du doigt par Raphaël Glucksmann, le candidat PS Place publique aux Européennes, qui a été empêché de manifester à Saint-Étienne le 1er mai. "Oui ce sont des ingénieurs du chaos. L'antisémitisme est incrusté dans une partie des discours d'extrême gauche", estime Yonathan Arfi. Raphaël Glucksmann explique par ailleurs qu’il reçoit depuis plusieurs mois des messages de haine, souvent à connotation antisémite. "Cela ne me surprend pas, ce n'est pas toujours simple d'être une figure publique juive dans notre pays", réagit-il.
