"Il n'y a pas de crise en France, on la fabrique", explique Mohed Altrad

Mohed Altrad, homme d'affaires français, d'origine syrienne, a remporté en juin 2015 le prix mondial de l'entrepreneur de l'année face à 63 concurrents. Il est à la tête d'un groupe de BTP présent dans une centaine de pays, qui compte plus de 1.700 salariés et affiche plus de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires. Celui qui est également président du Montpellier Hérault Rugby, estime que la France a tout pour sortir de sa dépression permanente pour peu qu'elle veuille bien croire en elle-même. 

Mohed Altrad est né dans une tribu de Bédouins dans le désert syrien. Il va au collège à Raqqa, ville martyre de Syrie, où il a découvert Victor Hugo qui lui fait aimer la France. Il travaille dur pour obtenir une bourse lui permettant de terminer ses études en France. "J'ai appris la langue, la culture, tout ce qu'on peut apprécier dans ce pays", explique-t-il. "Aujourd'hui, je suis devenu totalement Français, un soldat de la République, qui aime la France et qui travaille pour elle".

Pour Mohed Altrad, la France donne la chance de réussir à tout le monde. "Dans le pays, on ne parle que de crise. J'aimerais que nos politiques, que tout le monde arrête de parler de crise. Moi, je parlerais d'adaptation, car le monde a changé depuis plusieurs années. Mais la France reste bloquée", se désole Mohed Altrad. "Pourquoi une crise ? La France produit plus de richesse que par le passé. Le problème, c'est que l'on a un déficit parce que l'on dépense trop". "Il n'y a pas de crise en France, selon Mohed Altrad. On se la fabrique. On la crée parce qu'on n'a plus confiance en nous. Il y a un tableau noir qui est dressé par nos politiques tous les jours". 

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