Hommages ô désespoir à la Une des journaux à la veille du premier anniversaire des attentats de janvier

Ce sont des aveux prémonitoires, faits trois mois avant l'attentat du Bataclan, et qui hantent encore les services de renseignement. Ce 13 août 2015, ils ont face à eux Reda, un djihadiste qu'il ont arrêté deux jours plus tôt à son retour de Syrie. En garde a vue, ils leur racontent que là-bas, il a rencontré Abdelhamid Abaaoud, l'un des coordinateurs des futurs attentats du 13 novembre. Abaaoud l'a missionné pour commettre un massacre lors d'un concert de rock à Paris. Tirer dans la foule, attendre l'arrive des forces d'intervention en mourir en combattant avec les otages.

Reda est revenu en France, mais n'a pas pu mener à bien sa mission puisqu'il a été arrêté, mais il l'a dit aux policiers : "Ça va arriver, vous savez la Syrie, c'est une véritable usine, ils cherchent vraiment à frapper en France ou en Europe". C'est le site de la Matinale du Monde qui s'est procuré ce témoignage et le journaliste Soreen Seelow pose la question : la cible de ce projet d'attaques a -t-elle été suffisamment prise au sérieux ? Aurait il fallu renforcer la sécurité devant les salles de concert parisienne ? 

Un frère Kouachi en repérage 3 mois avant l'attaque

Le canard Enchaîné évoque d'autres ratés ce matin. Notamment la mystérieuse disparition d'un procès verbal  qui relatait le repérage effectué par les frères Kouachi 3 mois avant l'attaque contre Charlie hebdo. Un mercredi d'octobre, un journaliste de l'agence Premières Lignes, qui est installé en face de Charlie hebdo, tombe nez a nez dans la rue avec un automobiliste stationné devant Charlie, qui lui demande si c'est bien ici les locaux de Charlie. "C'est bien ici qu'on critique le prophète ?", demande l'automobiliste. Le journaliste prévient la police, il  le reconnaîtra plus tard comme étant un des frères Kouachi. Le PV de son audition est désormais introuvable.

À J-1 le souvenir des attentats partout dans la presse

Sommes-nous prêts a revoir ces images, à lire ces mots ? Est-il normal de n'avoir pas forcément envie de se replonger dans les commémorations des attentats de janvier 2015 ? Vous vous êtes peut- être posés cette question. Elle est posée aussi ce matin par le journal Metronews, qui propose la réponse du psychanalyste Michaël Stora. Un an, c'est le temps qui est évoqué pour faire un deuil. Cette durée est même quasi-biblique. En cela, il ne paraît pas malsain ou morbide de marquer le coup un an après. Il n'y a rien de pire que le déni pour aller mieux. 

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Pas de déni dans le Charlie hebdo qui sort a un million d'exemplaires ce 6 janvier en kiosque avec en Une, le dessin de Riss de ce dieu barbu ensanglanté avec ce titre L'assassin court toujours. Mais surtout, le journal s'ouvre par un long récit de Fabrice Nicolino, rescapé des attentats, qui raconte pour la première fois de l'intérieur la matinée du 7 janvier 2015 et c'est Une. 

Petite merveille journalistique, il croque mieux que jamais les absents et l'horreur, la dernière engueulade en conférence de rédaction a propos des djihadistes, puis les derniers regards échangés après les premiers coups de feu entendus dans les escaliers. "J'ai croisé le regard de Charb, et je crois aujourd’hui qu'il avait compris", dit Sigolène Vinson autre rescapée. La plupart des vivants voient les blessures infligées aux morts, écrit Fabrice Nicolino mais certains mots ne peuvent ni ne doivent être écrits.