Élevé la semaine passée au rang de commandeur de la légion d'honneur, l'ancien garde des Sceaux Henri Nallet suscite la controverse chez les victimes du Mediator qui ne comprennent pas comment ce conseiller de longue date de l'entreprise Servier peut recevoir une telle distinction. Pour Isabelle, opérée à deux reprises du cœur après avoir pris de Mediator pendant trois ans, l'indignation est le maître-mot. "Je trouve ça désobligeant vis-à-vis des victimes du Mediator. On ne les prend déjà pas en compte, le procès est sans arrêt reporté et on donne encore la Légion d'Honneur à ce monsieur. Et pour nous que fait-on ? Rien. Vraiment, c'est encore nous mettre un coup de poignard", explique-t-elle ainsi au micro de RTL.
Les victimes, scandalisées par la décoration d'Henri Nallet, ont donc décidé de contester la décision. Leur avocat, maître Joseph Oudin, va écrire au président de la République et au Conseil d'État. "Mes clients m'ont donc chargé de demander à ce qu'une enquête soit réalisée. Une enquête qui doit permettre de retirer cette promotion".
L'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand, qui a travaillé pour l'entreprise Servier de 1997 à 2013, se défend par la voix de son avocat en dénonçant un amalgame. "Les juges d'instruction ont considéré qu'il n'y avait pas matière à mettre Henri Nallet en examen. Je vois mal, dans ces conditions, ce qui peut justifier les demandes des victimes du Mediator. On confond coupable, mis en examen, on confond témoin assisté, on confond tout. Cela fait du bruit pour rien", réplique ainsi maître Baudelot interrogé par RTL.
Le président de la République et le Conseil d'État décideront de l'issue de la demande des victimes du Mediatorqui ne décolèrent pas.
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