Une supérette de Colombes (Hauts-de-Seine) située dans le quartier populaire des Grèves, fait gronder la municipalité. Good Price, c'est son nom, ne vend ni alcool, ni porc, et ce choix dérange, comme le fait remarquer Le Parisien dans ses colonnes. Le bailleur social des locaux, Colombes Habitat Public, a été "alerté par des habitants". Il a, depuis, déposé un recours devant le tribunal de Nanterre afin d’obtenir la résiliation du bail qui court jusqu’en 2019.
Dans ce petit commerce, la viande est halal et la dinde et le bœuf se substituent au porc. Au rayon des boissons, impossible de trouver une bouteille de vin pour un dîner prévu au dernier moment. Jusqu'en avril 2015, l'enseigne Franprix occupait les lieux et "vendait de tout", se souvient dans Le Parisien Olivier Virolle, directeur général de Colombes Habitat Public.
"Sans arriver au terme du bail, le gérant a cédé à un repreneur, ce qui est tout à fait légal. Mais il faut que la nouvelle enseigne respecte les conditions spécifiques du bail à savoir une alimentation générale", exige celui-ci. Ce dernier précise que le panneau de changement d'enseigne avait indiqué, pour annoncer l'arrivée de Good Price, une "boucherie halal", contraire à la dénomination d'alimentation générale.
"Cette supérette est communautariste à cause de ce qu’on n’y trouve pas - porc et alcool - mais aussi à cause de ce qu’on y trouve : de la viande à 95 % halal et des tapis de prière, souligne Olivier Virolle, qui explique s'y être déplacé avec la maire LR de la ville, Nicole Goueta, "pour demander au gérant d’installer un petit rayon d’alcool et de charcuterie pour répondre aux attentes de la population du quartier, vieillissante, et qui ne peut pas forcément se rendre jusqu’au Leclerc".
De son côté, Soulemane Yalcin, le responsable de Good Price, se défend de tenir un magasin communautaire. "Le bail prévoit alimentation générale et activités connexes. Tout dépend de la façon dont on interprète les activités connexes", argue-t-il. Celui-ci affirme ne pas vouloir vendre d'alcool pour éviter des "problèmes de sécurité" auxquels sont, selon lui, confrontés les autres magasins. Quant à la viande de porc "c’est parce qu’il y a beaucoup de pertes au rayon charcuterie", indique-t-il. Les deux parties affirment avoir fait appel à un notaire ainsi qu'à un avocat. L’affaire passera devant la justice le 13 octobre prochain.
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