Emmanuel Macron a envoyé son message lundi 27 novembre depuis un avion en direction de l'Afrique. Un tweet très clair : "J'ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l'utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans", a écrit le chef de l'État. Ce message est un soutien très fort à Nicolas Hulot, qui réclamait une prolongation de trois ans pas plus. Le vote européen aurait pu décourager le ministre le plus populaire du gouvernement. Et bien non ! Lundi soir, Nicolas Hulot était à nouveau combatif, conforté par le Président.
Il y en a un qui n'a rien compris du tout au déroulement de la journée, c'est Stéphane Travert. À 17 heures, il se déclarait "heureux" qu'il y ait enfin un accord à Bruxelles pour prolonger le désherbant de cinq ans. Une heure plus tard, le tweet présidentiel lui a fait l'effet d'une douche froide. Car le ministre de l'Agriculture sait que le pari sera difficile. Trouver des alternatives rentables pour les agriculteurs en trois ans seulement, ce sera compliqué.
Et si la France interdit seule le glyphosate - elle peut le faire au nom du principe de précaution -, elle n'empêchera pas les consommateurs français de manger des céréales traitées au glyphosate et importées d'autres pays d'Europe.
Dans la soirée, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert était furieuse. "Comment un président pro-européen peut ainsi balayer d'un tweet un vote européen ?", expliquait Christiane Lambert. Le feuilleton du glyphosate est loin d'être terminé.