Le débat sur le glyphosate se prolonge. L'herbicide polémique a été renouvelé pour cinq ans, lundi 27 novembre, par la Commission européenne. Les Vingt-Huit ont donné leur feu vert après une énième séance de négociations. Contre toute attente, l'Allemagne a dit oui à l'autorisation, faisant basculer le vote, pendant que la France a dit non et n'accepte pas le résultat. Emmanuel Macron veut interdire le Roundup dès qu'une alternative sera trouvée, et au plus tard d'ici trois ans.
"Cette position n'est pas sérieuse de la part de monsieur Macron, qui est un Européen convaincu, qui l'a toujours dit (...). Là, il y a une décision d'une instance européenne, après un long débat (...). Et monsieur Macron, deux heures après, se démarque en disant 'et bien chez nous, je ne le respecterai pas'", commente Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, principal syndicat agricole, qui dénonce "une posture politique". C'est "un double déni" selon elle, à savoir "un déni d'Europe qui n'est pas un bon signe pour le président de la République" et "un déni de ses promesses de campagne".
La FNSEA est en colère, les agriculteurs pensaient avoir obtenu un sursis de cinq ans. Et en un seul tweet, Emmanuel Macron ramène cette autorisation de cinq à trois ans, sans autre discussion. La France fait cavalier seul sur ce sujet, au risque d'affaiblir un peu plus ses agriculteurs. "Il ne peut pas y avoir d'un côté la France de l'économie, et de l'autre la France de l'écologie", tranche Christiane Lambert, agacée des divergences d'opinions entre Emmanuel Macron, Édouard Philippe et Stéphane Travert, le ministre de l'Agriculture qui lui se dit "heureux" de cette autorisation.