Quelques heures après les attentats qui ont frappé la ville de Paris, et dont le bilan provisoire est extrêmement lourd, les réseaux sociaux se sont activés pour venir en aide aux personnes mais aussi pour rassurer l'entourage des personnes présentes à Paris lors de ces attaques survenues, vendredi 13 novembre.
En tête de liste des réseaux sociaux ? Les deux géants américains Facebook et Twitter. Le premier lance une alerte permettant aux personnes localisées dans le périmètre des attaques de signaler qu'elles sont en sécurité, saines et sauves. Le second permet à de nombreux internautes de rechercher des personnes disparues ou encore d'héberger des inconnus, bloqués dans la rue pendant ces attaques qui ont éclaté simultanément dans au moins six endroits de la capitale.
Facebook a lui déclenché son bouton d'urgence : "Il semble que vous soyez dans la région touchée par les attaques terroristes à Paris. Dites à vos amis que vous êtes en sécurité". Chaque personne se voit offrir le moyen de rassurer ses contacts et ses proches via le réseau social en cliquant sur "en sécurité". Les inscrits sur Facebook reçoivent de leur côté une notification les rassurant sur la situation de leurs proches présents dans les environs des attaques, grâce au service de géolocalisation.
Une technique qui n'est pas nouvelle cependant alors que cette application a été lancée en octobre 2014, au départ pour signaler à ses proches que l'on était en sécurité lors des catastrophes naturelles. En un clic, tous les contacts sont prévenus que la personne va bien et est en sécurité, comme cela avait été mis en place au Népal, lors des terribles tremblements de terre en avril 2015.
Un grand élan solidaire s'est développé sur Twitter après ces attaques terroristes. En premier lieu ? La recherche de personnes disparues et injoignables après les fusillades, notamment au Bataclan où une centaine de personnes sont décédées. "Alerte ! Si quelqu'un a des nouvelles de Lola, 17 ans, au Bataclan ce soir, contactez-nous". "Je cherche ma petite soeur Soad". Photos à l'appui, sur Twitter, des internautes lançaient des appels poignants pour avoir des nouvelles de leurs proches, qui se trouvaient dans le quartier des fusillades, plusieurs heures après les attentats. Le hashtag #Recherche rassemblait une bonne partie de ces appels sans réponse.
Autre signe de solidarité, sous le hashtag #PorteOuverte. Des milliers de Parisiens ont organisé vendredi soir sur Twitter un vaste mouvement d'entraide pour héberger pour la nuit les passants bloqués à l'extérieur par les attentats ou pouvant être en danger. Les Parisiens proposaient d'ouvrir leur porte dans tous les quartiers de la capitale, et en particulier sur les lieux proches des attentats. Ce mot-clé #PorteOuverte s'est répandu si vite qu'il atteignait plus de 480.000 tweets dans la nuit, se hissant au 2e rang des sujets les plus utilisés sur Twitter France derrière le mot #fusillade, utilisé plus de 700.000 fois.
Un site recensant les "portes ouvertes", sous l'adresse "porteouverte.eu", a aussi vu le jour alors que le mot-clé #Noussommestousunis était aussi utilisé par beaucoup d'entre eux pour manifester leur solidarité avec les Parisiens.
Le ministère de l'Intérieur n'est pas en reste non plus. Pour aider les enquêteurs, le ministère dirigé par Bernard Cazeneuve a lancé, samedi 14 novembre, une plateforme spécialement dédiée aux fusillades perpétrées à Paris. "Suite aux récents événements, toute information et renseignement peuvent être utiles pour faire progresser l'enquête, identifier les victimes et prévenir de nouveaux actes. Vous êtes sans nouvelles d'un proche et souhaitez signaler sa disparition, remplissez le formulaire en ligne en cliquant sur le bouton ci-dessous, vous serez recontacté rapidement par un officier de police judiciaire. Si vous êtes en possession d'éléments, vous pouvez les communiquer de façon anonyme par le biais de ce site", détaille le site.
La plateforme permet donc à la fois de déclarer une disparition, alors que les appels se multiplient sur les réseaux sociaux, mais aussi d'apporter certaines informations sur ces attaques qui ont causé au moins 120 morts à Paris et à Saint-Denis aux abords du Stade de France.