"C'est pas seulement (...) une tradition mais LA tradition dans toutes les salles de garde en France d'avoir une fresque qui est en généralement peinte par des jeunes des Beaux-Arts", s'est exclamé samedi 24 janvier Michel Cymes qui présente sur France 5 Le Magazine de la santé.
La décoration des salles de garde et d'internats avec des fresques grivoises ou pornographiques relève d'une tradition solidement ancrée dans l'univers hospitalier, dont l'origine et la signification sont décrites dans plusieurs ouvrages savants.
Quand j'étais patron de la salle de garde de Chartres, j'avais fait venir des étudiants des Beaux-Arts qui m'avaient fait une fresque qui était un peu dans le même esprit
Michel Cymes
"Quand j'étais patron de la salle de garde de Chartres, j'avais fait venir des étudiants des Beaux-Arts qui m'avaient fait une fresque qui était un peu dans le même esprit que celle de Clermont-Ferrand", a-t-il renchéri au cours de l'interview.
Selon lui, cette fresque "ne devrait pas sortir. Ça doit rester dans la salle de garde. Et puis c'était Wonder Woman et d'autres super-héros qui étaient représentés avec, certes, des bulles qui avaient été rajoutées qui pouvaient laisser penser que c'était le ministre de la Santé... Mais franchement foutez la paix aux étudiants en médecine ! (...)", s'est-il insurgé.
Laissez-les tranquilles, il s'amusent et ça n'a rien de dramatique
Michel Cymes
Michel Cymès avoue ne pas comprendre la "réaction du ministre, du Conseil de l'Ordre qui trouve ça insupportable. Moi, je me demande si les gens du Conseil de l'Ordre sont un jour déjà allés dans une salle de garde. C'est hallucinant qu'on emmerde les étudiants en médecine. Laissez-les tranquilles, il s'amusent et ça n'a rien de dramatique", a-t-il rétorqué.
Cette fresque affichée dans une salle de l'internat du CHU Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand, mimant un viol collectif entre super-héros, avait été dénoncée par la ministre de la Santé Marisol Touraine. Le porte-parole des syndicats des internes de l'hôpital avait annoncé qu'elle serait intégralement effacée.
La photographie, circulant sur les réseaux sociaux, montrait Wonder Woman subissant les assauts sexuels de quatre "super héros" (Flash, Superman, Superwoman et Batman). Des bulles avaient été ajoutées plus récemment à la fresque initiale.