Vous pouvez à tout moment soumettre une affaire à Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations nécessaires à l'équipe de l'émission pour programmer, peut-être prochainement, ce fait-divers dans L'Heure du Crime.
A la Une de l’heure du crime, l’affaire Jacqueline Sauvage après l’annonce du refus probable du président de la république d’exercer son droit de grâce pour cette femme condamnée à deux reprises à 10 ans de réclusion pour le meurtre de son mari.
C’est une Emission spéciale en partenariat avec Le Parisien/Aujourd’hui en France. Avec mes invités, nous allons revenir sur les nombreuses réactions de soutien à cette femme battue de 68 ans qui, a vécu 47 ans d’enfer conjugal, avec un homme qui la battait, qui l’humiliait et qui violait ses propres filles, sans que personne à l’extérieur ne prenne conscience de ce drame.
Le 10 septembre 2012, à la suite d’une dernière violence, elle avait abattu son mari de trois balles de fusil de chasse, dans le jardin de leur pavillon, près de Montargis. La veille du meurtre, son fils, qui subissait aussi les violences paternelles, s’était suicidé.
La justice doit-elle évoluer ? Comment faire la part entre un meurtre de sang froid et une situation de souffrance qui débouche sur une explosion de violence ? La préméditation doit-elle être aussi sévèrement jugée que dans n’importe quelle affaire de meurtre ? Nous revenons sur toutes ces questions dans un instants avec Sylvie Marot, l’une des filles de Jacqueline Sauvage et M° Nathalie Tomasini l’une de ses avocates, et avec Luc Frémiot, avocat général à la cour d’appel de Douai.
Jeudi 3 décembre 2015, Jacqueline Sauvage, 68 ans, a été condamnée en appel à 10 ans de prison par la cour d'assises de Blois, pour le meurtre de son mari violent.
Le 10 septembre 2012, après quarante-sept ans d’un enfer conjugal fait de coups et d’abus sexuels de ses propres filles, Jacqueline Sauvage, 65 ans, avait tiré trois coups de fusil dans le dos de son mari. La veille du meurtre, son fils, battu par son père, s’était donné la mort.
En octobre 2014, Jacqueline Sauvage est condamnée à 10 ans de prison pour ce meurtre, un verdict qui avait suscité une véritable incompréhension de la part de l’opinion publique. Une condamnation qui a pourtant été confirmée en appel.
Quelques années plus tôt pourtant, en 2012, une autre femme avait été jugée pour les mêmes faits. Alexandra Lange avait tué son mari violent en 2009, d'un coup de couteau dans la gorge. Dans son cas, la légitime défense avait été retenue et la jeune femme avait été acquittée.
Dans le cas de Jacqueline Sauvage, la légitime défense n'a pas été retenue. La sévérité du verdict a scandalisé une partie de l'opinion, qui se mobilise aujourd'hui pour faire libérer Jacqueline. Plusieurs manifestations ont été organisées, en décembre puis en janvier. Samedi 23, plusieurs centaines de personnes se sont réunies place de la Bastille. Une pétition qui circule sur internet a été signée par près de 300 000 personnes. Un collectif de soutien à Jacqueline Sauvage a même été créé, auquel participent, entre autres, Anne Hidalgo, Daniel Cohn-Bendit et Jean-Luc Mélenchon. Parmi les personnalités qui se sont jointes à la cause, on compte aussi les comédiennes Eva Darlan et Annie Duperey, ou encore le groupe féministe Femen.
Aujourd'hui, le recours employé s'adresse directement à François Hollande : les proches de Jacqueline Sauvage demandent la grâce du président de la République.
Mais le cas Jacqueline Sauvage est devenu un débat national. La députée Les Républicains des Bouches du Rhône Valérie Boyer devrait en effet bientôt déposer une proposition de loi visant à introduire une présomption de légitime défense pour les femmes battues.
En France, plus de 200 000 femmes seraient victimes de violences conjugales chaque année, mais moins d'une sur trois le signale à la police ou à la gendarmerie.
Emission réalisée en partenariat avec le journal Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Louise Colcombet, journaliste au Parisien ; Nathalie Tomasini, avocate (avec Jeanine Bonnagiunta) de Jacqueline Sauvage ; Sylvie Marot, fille de Jacqueline Sauvage ; Alexandra Lange, victime de violences conjugales, a été acquittée le 23 mars 2012 par la cour d’appel du Nord pour le meurtre de son mari ; Luc Frémiot, avocat général à la cour d’appel de Douai ; Valérie Boyer, députée (Les Républicains) des Bouches-du-Rhône.
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