C'est un phénomène pour le moins singulier. Le taux d'activité des hommes américains chute fortement. Les Américains mâles se détournent du travail.
Entre les années 50 et aujourd'hui, la proportion d'hommes au travail aux États-Unis a chuté de dix-huit points. Un quart de cette évolution a été réalisée après la grande crise de 2009. Dit autrement : il y a cinquante ans, il y avait un homme sur seize en âge de travailler (entre 20 et 64 ans) sans emploi ; dans les années 90, c'était un sur huit ; aujourd'hui, c'est un homme sur six (17% de la population masculine du pays).
Cela représente un déficit de près de 10 millions de personnes au travail, selon Nicholas Eberstadt, auteur d'un livre sur le sujet (Men without work).
Le taux de chômage est effectivement au plus bas aux États-Unis. Mais ces hommes-là ne sont même pas au chômage. Ils ont disparu des radars. Ils n'ont pas d'emploi et ne cherchent pas d'emploi. Ils ne sont donc pas comptabilisés comme chômeurs. Leurs rangs ont donc grossi en silence.
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