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Enquête sur les suicides dans la police française

REPLAY - « Ce dont je me souviens c’est du goût de mon arme dans ma bouche. On se souvient toujours de ce goût. Il est resté ». En 2014, 55 policiers se sont suicidés. Alain Hamon a enquêté sur ces vagues de suicides au sein des forces de l’ordre.

Alain Hamon
Alain Hamon
Le suicide dans la police
00:36:39
Jacques Pradel & Charlotte Meritan

Vous pouvez à tout moment soumettre une affaire à Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations nécessaires à l'équipe de l'émission pour programmer, peut-être prochainement, ce fait-divers dans L'Heure du Crime.

L'édito

A la Une de l’Heure du crime, une enquête dérangeante sur la recrudescence des suicides de policiers et de gendarmes

C’est un sujet qui dérange effectivement, une question encore taboue. Mais il faut savoir qu’en dix ans, entre 2004 et 2014, 478 policiers se sont suicidés. Un chiffre qui dépasse largement le nombre de policiers tués en service ! Le même phénomène touche, dans une moindre mesure les forces de gendarmerie.

Le plus souvent ces hommes et ces femmes qui décident de passer à l’acte, se suicident en uniforme, avec leur arme de service, dans les locaux où ils travaillent ou dans une voiture de patrouille….

Mon invité, Alain Hamon, spécialiste des questions de police et de justice, a voulu savoir comment on pouvait expliquer les raisons de cette surmortalité par suicide, qui atteint dans la police 25% de plus que dans les autres couches de la population.

Les « problèmes personnels » souvent évoqués pudiquement, ne constituent pas une réponse satisfaisante.

A ce propos, nous entendrons dans cette émission le témoignage d’une femme, brigadier de police qui a renoncé à son geste au dernier moment

"Le jour où j'ai mangé mon flingue"

" « Ce dont je me souviens c’est du goût de mon arme dans ma bouche. On se souvient toujours de ce goût. Il est resté ».
Le témoignage de cette jeune femme flic est glaçant. « Manger son flingue ». À l’origine, l’expression est apparue dans la littérature policière américaine ces dernières décennies.
Harry Bosch, le héros récurrent du maître du polar Michael Connelly croisait souvent des policiers qui finissaient, pour une raison ou pour une autre, par se donner la mort avec leur arme de service.
En France, le blues des flics n’est pas nouveau. En 1997, un article du Monde évoquait déjà les dérives de certains policiers qui choisissaient le suicide plutôt que le harcèlement moral de leur supérieur ou, à tout le moins, la charge de travail trop lourde à supporter. L’année 2014 a atteint des records avec la mort volontaire de 55 policiers. Et les gendarmes ne sont pas en reste ! En 2013, vingt trois d’entre eux s’étaient suicidés.
En avril 2015, le plan Vigipirate et son lourd dispositif faisait virer au rouge la situation des policiers Français. Dans les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) la révolte gronde. Dans certaines régions les gardiens de la paix affectés en CRS expriment leur ras-le-bol avec la seule arme qu’ils ont, puisque leur statut spécial leur interdit le droit de grève : l’arrêt maladie. Des dizaines de policiers se font porter pâle. Certains sont au bord du burn-out et de l’irréparable.
Des décennies durant, l’administration et les ministres de l’Intérieur qui se sont succédé à la tête de la police française ont préféré, à chaque suicide de policier (et de gendarme) mettre en avant des « problèmes personnels ». Manuel Valls aura été le premier à évoquer la relation entre les rudesses du métier, celle de certains responsables de la hiérarchie et les vagues de suicides toujours plus préoccupantes au sein des forces de l’ordre.
Il en profita pour dénoncer la politique du chiffre instaurée par Nicolas Sarkozy, politique qui n’a jamais vraiment été abandonnée dans les commissariats et les différents services de police.
D’où le malaise de plus en plus profond dans les rangs des exécutants. Bernard Cazeneuve, qui a succédé a Manuel Valls, a lancé un « plan antisuicides » en janvier 2015. Mais il n’a pas mis fin à la politique du chiffre, même s’il s’en défend.
Et surtout, contrairement à son prédécesseur, il rechigne à mettre en cause certains membres de la hiérarchie policière, désignés comme les réels responsables du mal-être des policiers. "

Nos invités

Alain Hamon, ancien journaliste à RTL, directeur de l’agence de presse CREDO. Auteur du livre Le jour où j’ai mangé mon flingue (Editions Hugo & Cie. Parution aujourd’hui) ; Paula Ferreira, brigadier de Police à Versailles. 

Le jour où j'ai mangé mon flingue
Le jour où j'ai mangé mon flingue
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