Dynamite, détonateur : la CGT publie une nouvelle affiche choc

Le projet de loi Travail tourne au face à face personnel entre Manuel Valls et Philippe Martinez. "Il n'y aura pas de retrait du texte", a dit le Premier ministre ce mardi 24 mai. Le Secrétaire général de la CGT, lui, rétorque en appelant à la généralisation des grèves. En parallèle, la CGT-RATP, branche du syndicat ralliée à la régie des transports parisiens, publie une affiche choc. Après l'illustration d'une flaque de sang et d'une matraque qui s'en prenait aux forces de l'ordre, une bombe à retardement a été choisie pour appeler à la mobilisation dans le contexte de mobilisation contre la loi Travail.

"Il s'agit de décrire une situation explosive d'un point de vue social", défend Jacques Eliez, secrétaire général de la CGT-RATP. L'affiche met en scène six bâtons de dynamite et un détonateur, surplombés d'une une légende : "Le compte à rebours est lancé". "Ils refusent de nous entendre ? Ils vont apprendre à nous craindre", menace le syndicat. 

"Un visage quasi-insurectionnel"

Après les affiches cégétistes hostiles aux forces de l'ordre, une nouvelle ligne est franchie. "Ça peut choquer, ça paraît provoquant, affirme le sociologue Dominique Andolfatto, spécialiste du syndicalisme. La CGT joue une espèce de va-tout, comme si elle voulait réaffirmer un leadership syndical égratigné. C'est une CGT qui a un visage quasi-insurrectionnel, cela est quand même inquiétant", analyse ce dernier.

Cette bombe présente sur le tract fait écho, du moins malgré elle, au contexte de violence et à la menace terroriste. Pour le syndicaliste de la RATP, il ne s'agit pourtant que d'un dessin humoristique, sans provocation ni maladresse. "On est vraiment dans la sur-interprétation d'un dessin, déplore-t-il. Tout parallèle avec des attentats terroristes est non seulement malvenu, mais très insultant pour notre organisation, affirme Jacques Eliez, pour qui "la provocation vient de la direction de la RATP, soutenue par le gouvernement."

Si rien ne bouge, "on bloque tout", rappelle le syndicat. Dans le contexte tendu de contestation de la loi Travail, amplifié par les pénuries de carburant qui en découlent, le bras de fer entre le syndicat et Manuel Valls ne semble pas près de s'arrêter.